Badr Zaher Al Azrak, politologue: le remaniement ministériel est peu probable, mais s'il a lieu, le PAM va trinquer

Badr Zaher Al Azrak est politologue. . Brahim Mousaaid / Le360 (photomontage)

Le 17/08/2022 à 19h07

VidéoLe supposé remaniement ministériel restreint, tel qu’annoncé à la grande surprise de la classe politique par Jeune Afrique, un mensuel panafricain dont la rédaction se trouve à Paris, «n’est pas justifié en ce moment, car les causes ne sont suffisamment mûres», estime le politologue Badr Zaher Al Azrak.

Sans exclure totalement un possible remaniement ministériel partiel, le politologue Badr Zaher Al Azrak estime qu’en cas de limogeage de l’actuel ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, secrétaire général du Parti Authenticité et Modernité (PAM), cette formation politique subirait un «séisme qui emporterait Ouahbi et qui pourrait remettre en cause sa direction du parti». Jeune Afrique a en effet publié, le 12 août dernier, un article dont le titre revêtait un ton catégorique: «Maroc: remaniement en vue pour le gouvernement d’Aziz Akhannouch».

Restant pragmatique, Badr Zaher Al Azrak a expliqué, dans cet entretien avec Le360, qu’en règle générale, «un remaniement est à tout moment possible dès lors qu’un gouvernement est constitué». Il a également rappelé qu’un mouvement de ce type «a déjà été opéré juste après l’installation de l’actuel Exécutif que dirige le président du Rassemblement national des indépendants (RNI), Aziz Akhannouch».

«Je pense qu’il n’est pas judicieux, actuellement, de procéder à un tel remaniement, alors que cet Exécutif n’est à l’œuvre que seulement depuis neuf mois», a-t-il indiqué, expliquant qu'«il faudrait, selon [lui], attendre un an et demi voire deux ans, pour avoir le temps nécessaire à une réelle évaluation qui permettrait de se faire une solide opinion sur le travail accompli par ce gouvernement».

Aujourd’hui, a souligné le politologue, «les indicateurs montrent que le remaniement supposé reste loin de la réalité». «Cette information, rapportée par un seul journal, n’est en fait qu’une simple hypothèse et la probabilité qu’elle se concrétise reste infirmes», a-t-il expliqué.

Badr Zaher Al Azrak a aussi précisé que les deux portefeuilles ministériels visés par le mensuel sur son site internet, à savoir la Justice, et l’Enseignement supérieur, ne posent «aucun problème majeur dans la gestion du gouvernement de Aziz Akhannouch».

Mais si Abdellatif Ouahbi partait du gouvernement, cette nouvelle donne pourrait-elle impacter sur son devenir à la tête du PAM? Le politologue a répondu par l’affirmative: «ce limogeage créerait un séisme, qui conduirait à l’arrivée de nouveaux leaders à la tête du parti». 

Par Mohamed Chakir Alaoui et Brahim Moussaaid
Le 17/08/2022 à 19h07