Austérité: certains ministres font de la résistance

Le Conseil de gouvernement de Saâd-Eddine El Othmani. . DR

Revue de presseKiosque360. Des ministères refusent de se conformer aux consignes d'austérité visant à rationaliser les dépenses, prétextant la réalisation de missions imposées par le contexte de pandémie.

Le 14/01/2021 à 20h48

C'est une situation bien complexe que doivent gérer les ministres du gouvernement El Othmani. Selon Assabah dans sa livraison du vendredi 15 janvier, plusieurs départements ministériels se voient obligés de refuser la politique d'austérité à laquelle a appelé le chef du gouvernement Saâd-Eddine El Othmani. Ce refus se justifie par la nécessité de faire face aux dépenses engendrées par la réalisation de missions imposées par le contexte de la pandémie.

En effet, en plus des circulaires envoyées aux différents ministères par le chef du gouvernement, la loi de finances 2021 a également apporté son lot de mesures incitant les départements à réduire la cadence des dépenses. La ligne de dépense dédiée à la location de voitures avait tout simplement été supprimée. Les dépenses induites par les déplacements au Maroc et à l’étranger réduites de 70%. Les frais d’entretien et de réparation de voiture devaient baisser de 50% et les frais de carburants et de lubrifiants de 30%.

À en croire les sources d'Assabah, ces mesures ne sont pas vraiment respectées. Le journal affirme que les budgets de déplacement des ministres, des délégations ministérielles et des inspecteurs pendant l'état d'urgence ont dépassé de loin ce qui était prévu pour les missions à l'étranger. Ils ont même dépassé les enveloppes nécessaires pour résoudre des dossiers complexes.

C'est ce qui a fait sortir de leurs gonds des syndicats sectoriels, affirme Assabah. Ces syndicats dénoncent le traitement réservé par certains ministres aux doléances et revendications des fonctionnaires de leurs départements, spécialement en ce qui concerne l'exécution des dispositions de précédents accords signés l'année dernière au sujet de la régularisation de certains dossiers avec des budgets fixés par décrets.

Les ministres, précise Assabah, ont justifié le refus de l'exécution de la régularisation par le contexte de la pandémie, alors qu'ils n'hésitent pas à dépenser pour d'autres sujets, notamment les déplacements des délégations ministérielles. Plusieurs syndicats de fonctionnaires ont appelé le chef du gouvernement à adopter une orientation claire en ce qui concerne la maîtrise des équilibres économico-sociaux afin de préserver la cohésion sociale et la solidarité entre les catégories sociales.

Par Fayza Senhaji
Le 14/01/2021 à 20h48