Il est des signes qui ne trompent pas, et au fil des jours, ceux-ci pointent dans une seule direction s’agissant des quatre déflagrations de projectiles qui ont touché, dans la nuit du 28 au 29 octobre dernier, des quartiers civils dans la ville d’Es-Semara, dans le sud du Maroc, et fait 1 mort et 3 blessés, dont 2 graves, ainsi que des pertes matérielles. La direction en question montre le chemin du front séparatiste armé du Polisario, hébergé, financé et armé par l’Algérie.
Le constat, selon cette source informée, est qu’il y a un faisceau d’indices crédibles, concordants et probants qui établissent la responsabilité du Polisario. À coups de communiqués quotidiens et d’hostilités armées de faible intensité le long du mur de défense, le Polisario ne cache plus son retour à la «lutte armée» depuis qu’il a décidé, le 13 novembre 2020, de rompre unilatéralement le cessez-le-feu conclu en 1991 sous l’égide de l’ONU. Si jusqu’ici, ses menaces n’ont guère eu d’écho, et encore moins un impact sur le terrain, le front semble vouloir mener une montée en charge ciblant cette fois les populations civiles.
Lire aussi : Attaques terroristes d’Es-Smara: la nature des roquettes utilisées, et la main du Polisario, se précisent
Un des indices qui pointent la responsabilité du Polisario dans les attaques lâches contre des populations civiles à Es-Semara est justement la revendication formelle par le groupe séparatiste lui-même de l’attaque à travers son «communiqué de guerre n° 901». La milice y affirme avoir mené des attaques armées contre Es-Semara –qu’il nomme– et avoir fait des victimes. Autre élément à charge: le silence coupable du Polisario, alors que sa revendication de cette attaque a fait les gros titres de la presse internationale. Des dizaines d’articles ont relayé les informations relatives à ces tirs et leur revendication. Muet, le Polisario ne les a pas contestés.
Le soi-disant représentant du Polisario à l’ONU, Sidi Omar, a même persisté et signé. Suite à l’adoption par le Conseil de sécurité, lundi 30 octobre, de la résolution 2703 sur le Sahara, ce membre du Polisario a été infiltré par le représentant adjoint de l’Afrique du Sud dans la salle de conférences du Conseil de sécurité, alors même qu’il n’avait aucun droit d’y accéder. Interrogé sur les attaques qui ont ciblé des populations civiles à Es-Semara, le dénommé Sidi Omar a assumé publiquement le contenu du fameux «communiqué 901» des séparatistes. Et de justifier cette action criminelle au nom de la «lutte contre l’occupant».
Ce que ce membre du Polisario, également coordonnateur avec la MINURSO, ne dit pas, c’est que ces attaques ont ciblé des zones abritant des lieux de résidence et une zone industrielle, et où il n’y a aucune installation militaire ou stratégique. «Même l’aéroport civil d’Es-Semara se trouve à plus de 2 km du lieu où les explosions ont eu lieu», indique notre source.
Pour le Maroc, ces agissements sont une menace claire et sans précédent à la paix et la sécurité dans la région, que le Royaume considère comme une ligne rouge. Il s’agissait également d’une tentative aussi maladroite que désespérée de peser sur le dossier du Sahara, à la veille de l’adoption d’une résolution définitivement favorable au Maroc et qui enterre une fois de plus les fantasmes du Polisario et de son parrain algérien quant à toute option de référendum. L’objectif est évident: détourner l’attention et exercer une pression sur le Conseil de sécurité.
Pour l’heure, le Maroc, dans le cadre de l’État de droit, préconise la sagesse et la retenue. Le parquet compétent à Laâyoune a ouvert une enquête et les analyses techniques et balistiques sont en cours pour définir la nature et la provenance exactes des projectiles. En attendant, les autorités se gardent de préempter les résultats de cette enquête et ne font pas de commentaire sur le processus judiciaire. «Elles s’exprimeront dès l’obtention des premiers éléments», précise notre interlocuteur. Sereines face à ces provocations inconsidérées, elles mèneront les investigations à leur terme, jusqu’à établir les responsabilités et appliquer, alors, la loi dans son implacable rigueur.