Brouhaha et cris dans l’hémicycle de la Chambre des représentants, hier, lundi lundi 23 octobre 2023, au cours d’une séance de questions orales, où il s’agissait d’interroger le ministre de l’Agriculture, Mohamed Sadiki, sur les bénéficiaires de l’aide accordée par l’État aux agriculteurs.
Député du groupe parlementaire du PJD (opposition), Mustapha Ibrahimi a expliqué que l’État allouait à ce département une enveloppe budgétaire de 10 milliards de dirhams, en tant qu’aide exceptionnelle au secteur de l’agriculture, relaie Assabah de ce mercredi 25 octobre 2023.
Sauf, a expliqué le député, que les élus au Parlement ne disposent pas des listes des bénéficiaires de ces aides. Mustapha Ibrahimi a donc appelé le ministre de l’Agriculture à livrer aux députés leur identité, pour savoir, a-t-il expliqué, s’ils appartenaient à l’ensemble des catégories où s’il ne s’agissait là que d’agriculteurs cultivant d’importantes superficies.
Le député du PJD a donc demandé au ministre de l’Agriculture d’«éviter les erreurs qui ont entaché le plan de développement du secteur agricole car le ministère n’a pas accordé l’importance nécessaire à la problématique de la sécheresse structurelle et les changements climatiques dans les plans Maroc Vert et Génération Green. Il s’agit notamment de l’extension du domaine d’irrigation et de l’orientation vers les cultures d’exportation qui ne profitent qu’aux grands agriculteurs».
Mustapha Ibrahimi a également évoqué la cherté du prix de la viande car, a-t-il déclaré, «l’importation des vaches et des moutons n’a pas réduit les prix malgré les subventions accordées aux importateurs».
Assabah indique que dans ses réponses aux questions des députés, Mohamed Sadiki n’a pas réussi à dissimuler sa colère en s’adressant d’un ton agressif à Fayçal Zehrouni, député de l’UC (opposition), et en lui répondant la phrase suivante: «je connais mieux que vous l’agriculture».
La colère du ministre, qui risque de perdre son poste au cours du prochain remaniement ministériel, qui peut échoir à, écrit Assabah, «un cadre influent au sein de son ministère», a redoublé quand ce même député a répliqué, avec beaucoup de calme, que «les petits agriculteurs n’ont reçu aucune subvention du programme lancé par son département. Le petit agriculteur est surendetté et menacé de prison de la part des banques à cause de l’absence de subvention et de l’application de la stratégie adoptée pour lui éviter la faillite».
Le député du PJD Abdallah Bouanou a ensuite demandé, assure Assabah, «un point d’ordre» pour lancer au ministre de l’Agriculture la réplique suivante: «l’expression qu’il a employée en s’adressant au député Zehrouni est inacceptable dans l’enceinte de la chambre des représentants. Le ministre doit respecter le parlementaire, car c’est le parlement qui contrôle l’action du gouvernement».