Agence africaine du médicament: la diplomatie algérienne essuie un nouveau cuisant revers

Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères algérien.

Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères algérien. . DR

Revue de presseKiosqu360. La diplomatie algérienne a essuyé une cuisante défaite lorsque les pays africains ont voté massivement pour le Rwanda pour qu’il abrite le siège de l’Agence africaine du médicament. Cet article est une revue de presse du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 18/07/2022 à 22h30

La diplomatie algérienne continue de cumuler les revers face à l’avancée inexorable de la diplomatie marocaine aux niveaux mondial, continental et régional. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mardi 19 juillet, que l’Algérie a essuyé une cuisante défaite lors de l’opération de vote des pays africains pour le choix du siège de l’Agence africaine du médicament. Au cours de ce vote le Rwanda a obtenu 82% des voix tandis que le principal concurrent, l’Algérie n’a décroché que 8%.

Les médias maliens, qui ont rapporté les détails de ce scrutin, considèrent ce résultat comme un naufrage, voire une humiliation pour l’Algérie qui n’a pas hésité à utiliser les ressources humaines et financières pour convaincre les diplomates africains. La preuve, soulignent les deux sites électroniques maliens «Maliweb» et «Aujourd’hui-Mali», «l’Algérie a essayé de renforcer sa candidature pour abriter le siège de l’Agence africaine du médicament en promettant de fournir un soutien financier de 200 millions de dollars pour la construction et l’équipement de six bâtiments tout en supportant les dépenses de fonctionnement de l’Agence pendant deux ans».

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne que cette offre, pourtant alléchante, a été superbement ignorée par les représentants africains. Mieux encore, ajoutent les médias maliens, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a promis de soutenir le Rwanda pour qu’elle supervise la direction générale de l’Agence en contrepartie de son désistement en faveur de la candidature algérienne. Et de souligner que «ce comportement constitue une violation manifeste des principes démocratiques. D’ailleurs, cette proposition a été accueillie froidement par les diplomates africains».

Les deux sites rapportent les propos d’un diplomate retraité qui indique que le piètre résultat obtenu par l’Algérie permet de tirer deux leçons. La première est le rejet catégorique des pays africains de l’attitude agaçante de ce pays qui a refusé le jugement objectif de l’équipe d’évaluation relevant de la Commission de l’UA. Laquelle équipe, après une opération d’évaluation scientifique, a classé le Ruanda en haut du tableau devançant la liste des huit candidats africains. La deuxième leçon qu'on peut tirer de ce vote est que la diplomatie algérienne, et à sa tête Ramtane Lamamra, n’a plus aucun poids en Afrique.

«Le chef de la diplomatie algérienne a perdu toute sa crédibilité et il est toujours incapable de comprendre que l’UA a changé et qu’elle n’est et ne sera jamais une réserve privée», concluent les deux médias maliens.

Par Hassan Benadad
Le 18/07/2022 à 22h30