Vidéo. Rencontre avec Hind El Boukili, cette "danseuse fassie" qui a enflammé la Toile

Khalil Essalak

Le 20/12/2019 à 15h37

VidéoSuite au succès provoqué par une vidéo d'elle, dansant sur un air de musique gharnatie, largement diffusée et partagée sur les réseaux sociaux, Le360 est allé à la rencontre de cette trentenaire, devenue célèbre bien malgré elle.

Hind El Boukili, trente ans, vit à Rabat. Après une formation scientifique, dans le domaine des neurosciences, elle a décidé de se lancer dans le coaching, dans un domaine bien particulier: elle est coach en "étiquette et protocole".

Cette jeune femme, dont la célébrité impromptue date du mercredi 18 décembre dernier, est issue d'un couple dit "mixte" et cette mixité est bien ancienne: son père est franco-marocain et sa mère est franco-hispano-marocaine. 

Dans la vidéo qui a tant fait parler d'elle, les internautes ont admiré la grâce de sa danse devant un miroir en pied, sans doute dans son dressing, sur le rythme d'un air du patrimoine musical andalou.

Vêtue d'une belle gandoura bleu marine, ajustée à la taille d'une simple cordelette en fil d'argent, elle a fait le tour de la Toile, séduisant des dizaines de milliers d'internautes par son sourire et sa prestance.

En l'espace de trois jours, cette vidéo, qu'elle avait publiée sur son compte officiel Instagram en août dernier, est devenue virale... Mais cinq mois plus tard. D'abord partagée par Reda Barradi, l'ex-manager de Saâd Lamjarred, cet extrait a fait le tour de la Toile, et récolte bien des témoignages qui expriment tous de l'admiration, sans aucun commentaire négatif, encore moins des insultes.

Sa taille fine, son joli minois, ses cheveux blonds cendrés, son attitude élégante ont visiblement été les ingrédients à l'origine du succès de cette vidéo de Hind El Boukili.

Très surprise, voire étonnée, celle que tout le monde a qualifié de "Fassie", avoue ne pas comprendre pourquoi cette vidéo a eu autant de succès et a été partagée autant sur les réseaux sociaux.

"Je n'ai pas partagé cet extrait pour avoir du succès ou pour être connue sur les réseaux sociaux. J'avais envie de me replonger dans la musique de mon enfance, que j'écoutais en famille, et je me suis mise à danser spontanément sans aucune intention de faire le buzz. D'ailleurs je ne suis pas une influenceuse. Je suis même souvent absente de Facebook et d'Instagram. Je partage des vidéos et des photos uniquement lorsque j'en ressens le besoin et j'agis souvent au feeling. Cette vidéo dont aujourd"hui tout le monde parle est ancienne, elle date de cinq mois... Je ne comprends pas...", confie-t-elle, interrogée à ce sujet par Le360.

Née à Casablanca, la jeune femme raconte avoir effectué ses études en neurosciences en France, puis avoir travaillé dans des laboratoires pharmaceutiques, avant de décider de changer de cap.

"Depuis toute petite, j'ai toujours été impressionnée par la mode, le style, les dernières tendances en matière d'habillement. Cette passion, j'en ai fait mon mode de vie, puis mon métier", explique Hind El Boukili.

Dans un appartement du très huppé Haut Agdal de Rabat, doté d'une belle terrasse surplombant ce quartier, elle a fondé sa propre agence, "Look sublime agency", dans laquelle elle dispense des cours de communication par la valorisation de l'image, explique les règles d'une certaine étiquette, enseigne l'élégance et quelques règles de savoir-vivre.

L'espace est dépouillé, les chaises et les tables sont encore flambant neufs. "C'est tout nouveau. Je suis revenue au Maroc, il y a six mois, et je viens a peine d'ouvrir ces ateliers", explique-t-elle.

Dans cet appartement, ses clients peuvent aussi s'essayer à des pas de danse, ou à diverses techniques picturales. 

Entre sa formation en neurosciences, l'industrie pharmaceutique où elle a débuté sa vie professionnelle, l'art de vivre qu'elle entend enseigner à ses clients, et la communication par l'image, y a-t-il vraiment des liens? Hind El Boukili est-elle perdue? Est-elle une touche-à-tout? Elle botte en touche: "il y a des liens, des connexions forcément", explique-t-elle évasivement. 

Mais de fait, Hind El Boukili ressemble exactement à l'image qu'elle a transmis sur la vidéo qui a fait le buzz. Pas prétentieuse, elle laisse même apparaître une certaine fragilité. Mais curieusement, c'est aussi cette fragilité qui fait sa force, puisqu'elle a plu aux internautes.

Désormais scrutée par de plus de 180.000 followers sur Instagram, ceux-ci qui viennent de la découvrir, ont abondamment "liké" ses dix chats, ses photos de vêtements, ses chaussures, son attitude... Bref, un univers très léger, à son image. 

Par Qods Chabaa et Khalil Essalak
Le 20/12/2019 à 15h37