Les Algériens étaient appelés ce samedi 12 juin à voter pour désigner les membres de la chambre basse de l’Assemblée nationale, dissoute en début d’année par le président Abdelmadjid Tebboune.Face au fiasco des deux précédentes échéances électorales où les urnes ont été totalement désertées durant la présidentielle de décembre 2019 et le référendum constitutionnel de novembre 2020, l’enjeu est à nouveau le taux de participation à ces législatives anticipées.
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Au vu des premières images, il semble bien que l’écrasante majorité des Algériens rejette, non seulement ces élections, mais compte bien montrer que ce scrutin se fait sans le peuple. Cette mascarade d’un régime, sans la moindre légitimité, a été dénoncée de multiples façons, y compris de manière burlesque.
Ainsi dans les wilayas de Bouira et de Tizi Ouzou, devenues l’épicentre du Hirak, empêché de manifester ces dernières semaines à Alger, les contestataires ont tout simplement refusé la tenue des élections. Ainsi les listes électorales et autres bulletins de vote ont été jetés dans les poubelles ou brûlés, et les urnes brisées. Ce qui a conduit à la fermeture de nombreux bureaux de vote. Dans certaines localités comme El Haizer ou Béchar, le refus des élections a carrément tourné à l’émeute.
A la mi-journée donc, et sur la foi même des images diffusées par les différentes chaînes de télévision algériennes, et malgré les tentatives de «grossissement» du nombre d’électeurs par ces dernières, il est clair que ce n’est vraiment pas la bousculade devant les bureaux de vote dans un pays où les inscrits sur les listes électorales atteignent, officiellement, les 24 millions d’électeurs.
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D’ailleurs, après avoir voté vers 11h00 à Alger, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a anticipé une nouvelle abstention record en déclarant: «Le taux d’abstention ne m’importe pas, ce qui m’importe c’est que les gens élus auront, à l’issue du scrutin, la légitimité nécessaire pour prendre en main le pouvoir législatif.»
Reconnaissant indirectement la réussite du boycott décrété par les partis d’opposition et le mouvement du Hirak, le président algérien a trouvé une justification toute faite: «D’habitude, les législatives à travers le monde ne connaissent pas un important taux de participation». Surtout dans un pays où le régime répond aux revendications du peuple par la répression et l’emprisonnement des opposants politiques et des citoyens.
En tout cas, un premier chiffre officiel du taux de participation a été déjà annoncé vers 12h30 par le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi. Selon ce dernier, le taux de participation a atteint 3 ,78% à la mi-journée, sachant que les bureaux de vote sont ouverts de 8h00 jusqu’à 19h00.