Vidéo. Après la diminution des visas, Arnaud Montebourg propose de bloquer les transferts d’argent privé à certains pays

Le candidat à la présidentielle en France, Arnaud Montebourg, invité de l'émission Grand Jury, sur RTL, le Figaro et LCI, le 7 novembre.

Le candidat à la présidentielle en France, Arnaud Montebourg, invité de l'émission Grand Jury, sur RTL, le Figaro et LCI, le 7 novembre. . DR

"Taper dans le portefeuille": c’est la proposition soumise par Arnaud Montebourg, candidat de gauche à la présidentielle en France, afin de forcer la main aux pays qui refusent de rapatrier leurs ressortissants visés par une mesure d’expulsion.

Le 08/11/2021 à 12h30

Pour faire appliquer les mesures d'expulsion d'immigrés résidant en France vers leurs pays d'origine, l’ancien ministre socialiste propose de bloquer les transferts d’argent privé vers certains pays. Une déclaration qui intervient au lendemain de l’annonce par le gouvernement français de la réduction des visas avec l’Algérie, le Maroc et la Tunisie.

"Pourquoi on n'arrive pas à intégrer? Vous avez aujourd'hui 100.000 mesures d'obligation pesant sur des personnes qui doivent quitter le territoire qu'on n'arrive pas à exécuter. Ces personnes sont là et sont d'ailleurs souvent des délinquants. Donc moi je suis décidé à taper au portefeuille", a ainsi déclaré Arnaud Montebourg lors de l'émission Le Grand Jury, co-organisée par RTL, Le Figaro et LCI.

Ses propos ont déclenché un véritable tollé au sein de la gauche française et une levée de bouclier sur les réseaux sociaux. Jean-Luc Mélenchon, à la tête du parti les Insoumis et candidat à la présidentielle s’est saisi de son compte sur Twitter pour exprimer sa désapprobation.

"Montebourg, ce serait une erreur cruelle d'interdire les transferts de salaires vers la famille au pays d'origine au nom des mauvaises actions des gouvernements. Reconnaissez l'erreur. Il y a assez d'angoisses comme ça. Ne passez pas sur ce terrain glauque", a-t-il fustigé.

Accusé de marcher dans les pas d’Eric Zemmour et de Marine Le Pen, laquelle avait déjà défendu une proposition similaire en juillet dernier, Arnaud Montebourg a toutefois maintenu ses positions sans s’émouvoir des critiques suscitées par cette prise de position loin de l’idéologie de gauche.

"Sans la coopération des pays d'origine, nous ne pouvons pas traiter le problème de l'immigration illégale qui empêche la France d'accueillir correctement les immigrés présents légalement et de renouer avec notre machine à intégrer qui a fonctionné depuis des siècles", a-t-il ainsi rétorqué sur Twitter, en réponse à ses détracteurs.

"Faut-il arriver à des menaces de sanctions économiques pour obtenir la coopération des Etats d'origine dans le rapatriement de leurs ressortissants, immigrés clandestins et illégaux sur notre territoire? Il le faudra car le reste ne marche pas", a-t-il ajouté.

Seul soutien de cette proposition, Eric Zemmour qui n’a pas manqué de saisir cette occasion pour mieux asseoir son programme de quasi-candidat à la présidentielle, tout en adressant un tacle à son rivale politique. 

"En panne d'idées, (Arnaud Montebourg) a regardé en replay les vidéos de ma chaîne YouTube. Bravo Arnaud!", a-t-il tweeté ironiquement.

Quant à Marine Le Pen, candidate du parti RN (extrême-droite) à la présidentielle, celle-ci n’a pour l’heure pas réagi à cette réappropriation de sa précédente proposition, après avoir suggéré il y a quelques mois de "bloquer les visas des pays qui refusent de reprendre leurs clandestins, ou même bloquer les transferts d'argent comme nous le proposons: on peut agir face à l'immigration illégale et le Royaume-Uni le démontre".

Par Zineb Ibnouzahir
Le 08/11/2021 à 12h30