Le pire de l’épisode est attendu pour dimanche et, avec une plus grande incertitude, pour lundi.
À Séville, où les températures pourraient grimper jusqu’à 43°C selon les prévisions, habitants et touristes cherchaient samedi à se protéger d’une chaleur déjà intense. Beaucoup utilisaient éventails ou casquettes pour se protéger face aux 42°C affichés par certains thermomètres de rue installés en plein soleil, selon des images d’AFPTV.
En Espagne, selon un message publié sur X dans la soirée par l’agence nationale de météorologie Aemet, la température à El Granado, en Andalousie (sud-ouest), a atteint les 46°C.
«Ce chiffre, en attente de validation, représenterait la température la plus élevée enregistrée en Espagne en juin depuis le début des relevés», a ajouté l’agence, qui avait auparavant indiqué 45,8°C pour cette localité. Le précédent record était de 45,2°C à Séville en juin 1965.
«Beaucoup de crème, de protection solaire, sur le visage, partout», et «des vêtements bien légers», résume Marta Corona, une touriste de 60 ans avec son éventail à la main.
Les eaux maritimes de la péninsule et des îles Baléares «dépassent les 26°C: un chiffre record pour ces dates, typique de la mi-août», a souligné Aemet sur son compte X. Les trois dernières années ont déjà été les plus chaudes de l’histoire en Espagne.
Au Portugal, les deux tiers du pays seront en alerte orange dimanche, avec 42°C prévus à Lisbonne et un risque maximal d’incendie.
En Italie, 17 villes ont été placées en alerte rouge (niveau 3) samedi, aussi bien dans le nord (Milan, Bologne, Turin) que dans le sud (Naples, Palerme), avec des pics attendus à 39°C.
La vague de chaleur frappera encore plus fort dimanche, avec 21 villes placées en alerte rouge. Certaines régions, comme la Ligurie et la Sicile, ont interdit par arrêtés le travail en extérieur pendant les plages horaires les plus à risque, et les syndicats se mobilisent pour étendre cette mesure à d’autres régions.
La chaleur a provoqué une augmentation du nombre d’appels aux secours au cours de la dernière semaine, a rapporté l’agence Ansa.
À Rome, le thermomètre affichait déjà 30°C à 10 h (08 h GMT) et les températures sont montées jusqu’à 38°C, selon la météo de l’Aéronautique militaire. Les nombreux touristes visitant la Cité éternelle tentaient tant bien que mal de se protéger de la chaleur, avec chapeaux, masques et crème solaire, ou en se désaltérant dans l’une des fontaines publiques.
Lire aussi : Vagues de chaleur: une étude relie la canicule en Méditerranée au réchauffement climatique
«Je suffoque»
À Venise, une touriste mexicaine de 40 ans, Alejandra Evheverria, a maintenu son programme de visite, mais a souligné auprès de l’AFP qu’«il fait très chaud, y compris la nuit, il n’y a pas de vent, beaucoup d’humidité, nous transpirons, et moi je suffoque la nuit».
Pour Anaïs Guerrero, une étudiante chilienne de 24 ans, «le nombre de personnes et la chaleur rendent les choses un peu plus oppressantes. Par exemple, les files d’attente. On a fait la queue place Saint-Marc et, bien sûr, on était en plein soleil», a-t-elle confié.
Selon les scientifiques, les canicules à répétition sont un marqueur sans équivoque du réchauffement de la planète. Ces vagues de chaleur sont appelées à encore se multiplier, s’allonger et s’intensifier.
Selon le GIEC, le groupe d’experts mandaté par l’ONU sur le climat, il est «quasi certain» que la fréquence et l’intensité des chaleurs extrêmes et la durée des canicules ont augmenté depuis 1950, et vont continuer à augmenter avec le réchauffement.
En moyenne, le nombre de jours chauds et de nuits chaudes, ainsi que la fréquence et l’intensité des vagues de chaleur, vont augmenter proportionnellement au réchauffement. Mais la hausse pourrait être deux à trois fois plus importante dans certaines régions.
En France, c’est presque tout le pays qui sera dimanche en vigilance orange. Seule une mince bande du nord sera épargnée, selon le dernier bulletin de l’institut météorologique.
Dimanche et lundi, le thermomètre affichera 35°C dans de nombreuses parties du pays, promettant des nuits «très désagréables», avec un mercure qui ne devrait pas descendre en dessous de 20 degrés, selon Tristan Amm, prévisionniste chez Météo-France.
La cause de ce nouveau pic est en France un «dôme de chaleur»: un large et puissant anticyclone forme une sorte de couvercle qui bloque l’air en basses couches, empêche l’entrée de perturbations et réchauffe progressivement l’atmosphère.
À Marseille (sud), la mairie a annoncé la gratuité des piscines municipales. À Tours (centre), la municipalité a annoncé la fermeture de toutes les écoles lundi et mardi après-midi.











