«La situation au Sahel est compliquée, avec Alger qui s’agite, alors que les nouvelles autorités au Mali tentent d’assurer une stabilité dans le nord de leur pays», a déclaré dans un entretien avec Le360 le chercheur universitaire Tajeddine El Houssaini.
Selon lui, Alger attise le feu en manoeuvrant avec les Azawis, ces tribus touaregs qui vivent sur 60% du territoire malien. «Cette ingérence dans les affaires du Mali a conduit à un sévère mécontentement des autorités maliennes. Ces manoeuvres s‘apparentent à celles qu’ils ont effectuées au Sahara» en référence à la création du Polisario en Algérie, une milice séparatiste agissant depuis la capitale algérienne. «Les Algériens veulent créer un second Polisario dans la région», explique-t-il. Le Mali a réagi fermement, avec l’appui «de la Russie qui auparavant était alliée d’Alger». Et pour cause, «la Russie n’est pas satisfaite du comportement d’Alger», a ajouté le géopoliticien.
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«Alger et ses médias qualifient les nouvelles autorités maliennes de ‘militaires issues d’un coup d’Etat’ en omettant de rappeler que les généraux algériens sont eux-mêmes issus d’un coup d’Etat», ironise le politologue.
Du point de vue d’Alger, la situation au Sahel «est très tendue, s’il on ajoute ses liens compliqués avec le Niger et le Burkina Faso. Il y a des risques d’escalade dans la région».