Dans la bande de Gaza, dévastée par deux ans de guerre, la Défense civile — organisation de premiers secours opérant sous l’autorité du Hamas — a indiqué samedi que plus de 500.000 personnes déplacées étaient revenues dans le nord du territoire depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu vendredi.
L’accord entre les belligérants repose sur un plan en vingt points annoncé fin septembre par Donald Trump. Il prévoit la libération, avant lundi 09 h 00 GMT, des 48 otages restants — vivants ou morts — enlevés en Israël lors de l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre à Gaza.
En échange, Israël doit libérer 250 «détenus pour des raisons de sécurité», dont de nombreux condamnés pour des attentats meurtriers anti-israéliens, ainsi que 1.700 Palestiniens arrêtés dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.
«Conformément à l’accord signé, l’échange de prisonniers devrait débuter lundi matin comme convenu, et il n’y a aucun nouveau développement à ce sujet», a déclaré samedi à l’AFP Oussama Hamdane, un haut responsable du Hamas.
«Nous continuerons à crier et à nous battre jusqu’à ce que tout le monde soit rentré à la maison», a lancé pour sa part Einav Zangauker, une des figures de la mobilisation pour le retour des otages en Israël, lors d’un rassemblement à Tel-Aviv. Son fils, Matan Zangauker, 25 ans, fait partie des 20 captifs présumés encore en vie.
«Vous rentrez à la maison»
«Vous rentrez à la maison», a déclaré sur place l’émissaire américain Steve Witkoff, qui s’était rendu plus tôt dans la journée à Gaza avec le gendre de Donald Trump, Jared Kushner, et le chef de l’armée israélienne, Eyal Zamir.
L’Égypte a confirmé la tenue, lundi après-midi à Charm el-Cheikh, d’un sommet destiné à «mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza, à renforcer les efforts pour instaurer la paix et la stabilité au Moyen-Orient et à ouvrir une nouvelle page de sécurité et de stabilité régionales».
Outre MM. Trump et Sissi, sont attendus dans la station balnéaire égyptienne sur la mer Rouge le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, le président français Emmanuel Macron et les Premiers ministres britannique Keir Starmer, italienne Giorgia Meloni et espagnol Pedro Sanchez, entre autres.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n’a pas encore indiqué s’il participerait à ce sommet.
De son côté, le Hamas a annoncé qu’il ne participerait pas à la rencontre. Un de ses responsables, Hossam Badran, a souligné dans une interview à l’AFP que le mouvement agissait «par l’intermédiaire des médiateurs qataris et égyptiens».
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M. Badran a mis en garde contre des négociations «difficiles» pour la prochaine phase du plan Trump, qui prévoit le désarmement du mouvement islamiste, l’exil de ses combattants et la poursuite du retrait israélien de Gaza.
«Pas négociable»
«La deuxième phase des négociations nécessite des discussions plus complexes et ne sera pas aussi facile que la première», a-t-il averti.
«Nous espérons ne pas revenir à la guerre, mais le peuple palestinien et les forces de la résistance utiliseront certainement toutes leurs capacités pour repousser l’agression si la bataille leur est imposée», a-t-il ajouté.
«La remise des armes proposée est hors de question et n’est pas négociable», a déclaré samedi à l’AFP un autre responsable du Hamas sous couvert d’anonymat.
À travers la bande de Gaza, des secouristes continuent de fouiller les décombres à la recherche de corps, après le repli des troupes israéliennes derrière les lignes convenues, tandis que des centaines de milliers de Palestiniens regagnent le nord du territoire, souvent pour n’y retrouver que des ruines.
Après un «voyage particulièrement épuisant», Raja Salmi est parvenue à revenir dans son quartier d’al-Rimal, au cœur de la ville de Gaza, où les bombardements des dernières semaines ont détruit ce que l’armée israélienne présentait comme des zones abritant des milliers de combattants du Hamas.
Mais son appartement avait disparu: l’immeuble «n’existe plus, c’est juste un tas de décombres».
«J’étais debout devant ces ruines et je me suis mise à pleurer, tous les souvenirs ont été réduits en poussière», a-t-elle raconté à l’AFP.
«Je ne sais pas quoi dire… Ce que je vois est plus fort que tous les mots. Destruction, destruction et encore destruction», a confié à l’AFP Saher Abu Al-Atta, un autre habitant de retour dans la ville, debout parmi les décombres de l’hôpital pédiatrique al-Rantissi.












