Gaza: troisième jour de trêve, entrée de dizaines de camions d’aide humanitaire

Un camion transportant des aides humanitaires dans la bande de Gaza.

Un nouvel échange d’otages et de prisonniers est prévu dimanche, au troisième jour de la trêve entre Israël et le Hamas, après deux premières séries de libérations. Dans le même temps, les camions d’aide humanitaire continuent à entrer par dizaines dans la bande de Gaza.

Le 26/11/2023 à 07h28

Un nouvel échange d’otages et de prisonniers est prévu ce dimanche, au troisième jour de la trêve entre Israël et le Hamas, après deux premières séries de libérations. Au total, le Hamas a remis vendredi et samedi au Comité international de la Croix Rouge (CICR) 41 otages israéliens et étrangers détenus à Gaza, pendant qu’Israël a libéré 78 prisonniers palestiniens.

L’accord, conclu mercredi sous l’égide du Qatar, avec l’appui des États-Unis et de l’Égypte, prévoit l’échange de 50 otages du Hamas contre 150 prisonniers palestiniens, exclusivement des femmes et des adolescents (de moins de 10 ans), tout au long des quatre jours de cette trêve, qui peut être prolongée.

«Guerre psychologique»

Les libérations de samedi ont été retardées de longues heures durant, le Hamas accusant Israël de ne pas respecter les termes de l’accord, mais la situation a fini par se débloquer. Le porte-parole de l’armée israélienne Doron Spielman a évoqué une «tactique dilatoire» du Hamas dans le cadre de la «guerre psychologique».

Le Hamas a finalement libéré 17 personnes tard samedi. Les brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du mouvement palestinien, ont diffusé une vidéo montrant les 13 Israéliens et quatre Thaïlandais montant dans des 4x4 du CICR peu avant minuit. Tous sont arrivés en Israël peu après, via l’Egypte.

Tard dans la soirée, Israël a annoncé avoir libéré un second groupe de 39 prisonniers palestiniens, tous des femmes et des jeunes de moins de 19 ans, comme la veille. En Cisjordanie occupée, des convois de voitures surmontées de drapeaux des différents mouvements palestiniens, Hamas en tête, ont défilé dans les rues, escortant un bus de la Croix-Rouge qui transportait les détenus libérés.

Convois humanitaires à Gaza

L’accord de trêve inclut aussi l’entrée d’aide humanitaire et de carburant à Gaza, soumis à un siège total d’Israël depuis le 7 octobre, bloquant 48 jours durant tout approvisionnement en eau, en nourriture, en électricité, en carburant et en médicaments. Ces cargaisons, dont l’entrée depuis l’Egypte est soumise au feu vert israélien, arrivaient ces dernières semaines au compte-gouttes.

L’ONU a annoncé samedi qu’un total de 248 camions chargés d’aide humanitaire sont arrivés dans la bande de Gaza depuis l’entrée en vigueur de la trêve, dont 61 ont pu acheminer de l’eau, des aliments et du matériel médical dans le Nord de l’enclave.

Onze ambulances, trois autocars et un véhicule à plateau ont été livrés à l’hôpital Al-Shifa, le plus grand de la Bande de Gaza, «pour aider aux évacuations», précise dans un communiqué l’agence des Nations unies chargée de la coordination humanitaire (OCHA).

«Plus la trêve durera, plus les organisations humanitaires seront en mesure d’envoyer de l’aide à l’intérieur et à l’extérieur de la bande de Gaza», a ajouté l’OCHA, remerciant le Croissant-Rouge palestinien et le Croissant-Rouge égyptien.

Pas de retour dans le Nord de Gaza

Les hôpitaux du sud de la bande de Gaza ont continué samedi à recevoir de nombreux blessés évacués du Nord. Mais selon Ashraf al-Qidreh, porte-parole du ministère de la Santé du Hamas, «ils n’ont plus ni la capacité d’accueil ni l’équipement» pour faire face à cet afflux.

Plus de la moitié des logements du territoire ont été endommagés ou détruits, selon l’ONU, et 1,7 million de personnes ont été déplacées, sur 2,4 millions d’habitants.

L’armée israélienne considère le tiers nord de la bande de Gaza comme une zone de combats. Elle a ordonné à la population de partir et empêche quiconque d’y revenir. Malgré cet avertissement, des milliers de Gazaouis déplacés ont profité de la pause dans les combats pour tenter de rentrer chez eux dans le Nord. Et selon le ministère de la Santé du Hamas, sept de ces personnes ont été blessées samedi par des tirs israéliens.

Selon les autorités israéliennes, 1.200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre, et 240 personnes ont été prises en otage. En représailles, Israël a bombardé sans relâche le territoire palestinien et lané le 27 octobre une offensive terrestre, jusqu’à la trêve. Dans la bande de Gaza, 14.854 personnes, parmi lesquelles 6.150 enfants, ont été tuées par les frappes israéliennes, selon le gouvernement du Hamas.

Six Palestiniens ont par ailleurs été tués samedi lors de plusieurs incidents avec l’armée israélienne en Cisjordanie. Depuis le 7 octobre, plus de 230 Palestiniens ont été tués par les soldats ou les colons israéliens, selon l’Autorité palestinienne.

Le chef d’état-major de l’armée israélienne, le général Herzi Halevi, a prévenu que la guerre n’était pas finie. «Nous recommencerons à attaquer Gaza dès que la trêve sera terminée», a-t- il promis.

Par Le360 (avec AFP)
Le 26/11/2023 à 07h28