France: trois femmes radicalisées devant les juges pour un projet d'attentat

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Trois femmes radicalisées ont été présentées lundi à Paris à des juges antiterroristes, en vue de leur inculpation pour un projet d'attentat déjoué, alors que se multiplient sur internet les appels à frapper la France, lancés depuis la zone irako-syrienne.

Le 13/09/2016 à 22h21

Trois femmes radicalisées ont été présentées lundi à Paris à des juges antiterroristes, en vue de leur inculpation pour un projet d'attentat déjoué, alors que se multiplient sur internet les appels à frapper la France, lancés depuis la zone irako-syrienne. Inès Madani, 19 ans, Sarah H., 23 ans, et Amel S., 39 ans, ont été interpellées jeudi soir au sud-est de Paris.

Mohamed Lamine A., 22 ans, compagnon de Sarah H., a lui aussi été présenté à la justice. Le commando de femmes, dont les deux plus jeunes étaient connues des services pour leur radicalisation, envisageaient de frapper des gares de Paris et de sa région, ainsi que des policiers, et envisageaient de se procurer des ceintures explosives ou de lancer des voitures contre des bâtiments, selon des sources proches de l'enquête.

Leurs moyens d'action semblent a priori rudimentaires: sept bouteilles en verre vides, et "ce qui pourrait s'apparenter à des mèches artisanales en papier", selon le procureur de Paris, François Molins, ont été retrouvées dans l'appartement d'Amel S. à Boussy-Saint-Antoine (sud-est de Paris). Mais les motivations de ces femmes ne font guère de doute pour les enquêteurs: Inès Madani avait, dans son sac à main, une lettre d'allégeance au groupe Etat islamique (EI) et, dans son ordinateur, de la propagande jihadiste.

Inès Madani est aussi suspectée d'avoir participé à un attentat avorté à la voiture piégée dans la nuit du 3 au 4 septembre en plein coeur de Paris. La jeune femme est la fille du propriétaire du véhicule abandonné à quelques centaines de mètres de la cathédrale Notre-Dame avec cinq bonbonnes pleines de gaz, une cigarette à peine consumée et des résidus d'hydrocarbure dans le coffre.

Selon les enquêteurs, Inès Madani était en contact avec le jihadiste français de l'EI Rachid Kassim, 29 ans, soupçonné de téléguider depuis la zone syro-irakienne ses émules via la messagerie cryptée Telegram.

Preuve que la menace ne retombe pas dans un pays frappé depuis 2015 par une série d'attentats ayant fait 238 morts, un adolescent de 15 ans, lui aussi soupçonné de vouloir passer à l'action, devait également être présenté aux juges lundi deux jours après son arrestation à Paris, au domicile de sa mère où il était assigné à résidence depuis avril pour sa radicalisation. Ce jeune était lui aussi en contact avec le propagandiste Rachid Kassim via internet.

Le 13/09/2016 à 22h21