France: l’incendie «en très forte régression» à Marseille

Un avion de lutte contre les incendies Air Tractor AT-802 largue un produit ignifuge sur un feu de forêt en France, le 8 juillet 2025. AFP or licensors

Le feu qui a entraîné l’évacuation de quelque 400 personnes à Marseille, la deuxième ville de France (sud-est), est «en très forte régression» mercredi matin, ont annoncé les autorités qui mettent toutefois en garde contre de possibles «nouveaux départs».

Le 09/07/2025 à 08h42

«Il y a tout lieu de penser qu’on va vers un été à haut risque», a toutefois averti le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau mardi soir, alors que les premiers grands incendies de la saison ont éclaté en France ce week-end dans plusieurs départements du sud, provoquant de gros embouteillages en plein week-end de départs en vacances.

À Marseille, le feu, dopé par une longue période de canicule et un mistral violent, a toutefois «baissé en intensité mais n’est toujours pas fixé», a indiqué la préfecture mercredi matin. «Il peut y avoir de nouveaux départs, des sauts, des fumeroles», a expliqué le préfet des Bouches-du-Rhône, Georges-François Leclerc.

Un nouveau bilan devrait être fait en fin de matinée, avec pour l’instant au moins 70 maisons «atteintes» dont 10 détruites, mais pas de victimes humaines recensées, à part quelques blessés légers, principalement des pompiers, selon le préfet.

Auparavant, la préfecture avait averti sur X que les habitants du 16e arrondissement de Marseille, secteur du nord de la ville touché par les flammes mardi, étaient désormais «déconfinés» mais qu’il était «encore trop tôt pour que les personnes évacuées», environ 400, «regagnent leur domicile».

«On s’est vu mourir»

«Le crépitement des flammes tout autour de la maison, c’était l’horreur (...) On s’est vu mourir, on a été encerclées, on a eu peur», a confié mardi à l’AFP Farida, 76 ans, qui a dû évacuer en urgence la maison qu’elle occupe avec deux autres femmes sur les hauteurs du 16e arrondissement.

«On a été obligés de partir parce que les flammes arrivaient dans le jardin et les pompiers sont arrivés quatre heures après, tout simplement», a expliqué Monique Peter, 73 ans, qui habite dans le même secteur touché par les flammes. «Depuis, on est là et on n’arrive pas à savoir si notre maison est encore debout».

«Ça a brûlé, il y a des maisons qui ont brûlé (...) Et puis, il est monté chez nous (...) on a essayé d’arroser tout ce qu’on pouvait arroser pour éviter que ça prenne», a témoigné de son côté René Canovas, 66 ans.

Plus de 800 pompiers ont été mobilisés et 400 tonnes d’eau déversées par une dizaine d’aéronefs, pour empêcher que les flammes, venues toucher les quartiers nord de Marseille, fassent plus de dégâts, a souligné Bruno Retailleau.

Le ministre a appelé au civisme des habitants, rappelant que neuf incendies sur dix sont d’origine humaine. Celui de Marseille a été provoqué par un feu de véhicule.

En quelques heures mardi, le feu avait parcouru 700 hectares, entraînant à la mi-journée la fermeture de l’aéroport d’Aix-Marseille Provence, le quatrième français en nombre de passagers, situé sur l’étang-de-Berre, au nord-ouest de Marseille.

Panache de fumée de 100 km

Une reprise partielle du trafic a eu lieu vers 19H30 GMT mardi, mais celui-ci pourrait à nouveau être fermé mercredi, pour prioriser les moyens aériens de lutte contre le feu, a averti la préfecture.

Le panache de fumée dégagé s’étendait en mer sur une centaine de kilomètres, selon les images satellites.

L’incendie a poussé les autorités à appeler au confinement les quelque 15.000 habitants du 16e arrondissement, tous prévenus sur leurs téléphones par le système FR.alert.

La préfecture a signalé mercredi matin une «possible réouverture partielle» de l’autoroute A55 qui dessert Marseille par le nord, avec une voie dédiée «à l’action des pompiers en bordure d’autoroute dans les deux sens».

La circulation des trains à grande vitesse a par ailleurs repris à Marseille mercredi matin après une interruption la veille, tandis que celle des trains locaux reste fortement perturbée, a annoncé la SNCF.

Parallèlement, à l’autre bout du littoral méditerranéen, près de Narbonne, dans l’Aude, département touché par trois feux de forêt en une semaine, plus d’un millier de pompiers venus de toute la France continuent à lutter contre un incendie qui a parcouru 2.000 hectares de forêt depuis lundi.

Par Le360 (avec AFP)
Le 09/07/2025 à 08h42