Financial Times: elle comprend le Maroc, l’administration Biden plaide pour une force arabe de maintien de la paix à Gaza

Une partie de l'aide marocaine acheminée à la population de Gaza et d'Al-Qods.

D’après l’influent quotidien britannique Financial Times, l’administration Biden plaide pour que des États arabes constituent une force de maintien de la paix à Gaza une fois la guerre terminée. L’Égypte, les Émirats arabes unis et le Maroc étudient cette initiative, indique le quotidien.

Le 16/05/2024 à 17h10

L’information est portée par l’influent quotidien britannique Financial Times: l’administration Biden plaide pour que des États arabes forment une force de maintien de la paix qui se déploierait à Gaza «une fois la guerre terminée». Ceci, dans l’espoir de combler le vide dans la bande jusqu’à ce qu’un appareil de sécurité palestinien «crédible» soit établi. Sous couvert d’anonymat, un responsable arabe a confirmé que les États-Unis avaient évoqué l’idée d’une force de maintien de la paix avec leurs partenaires régionaux.

La proposition est actuellement en débat, le président Joe Biden n’étant pas disposé à déployer des troupes américaines à Gaza. Des pays comme l’Égypte, les Émirats arabes unis et le Maroc étudient cette initiative. À une condition: que les États-Unis reconnaissent l’État palestinien. «Trois États arabes ont eu des discussions initiales, dont l’Égypte, les Émirats arabes unis et le Maroc, mais ils souhaiteraient d’abord que les États-Unis reconnaissent un État palestinien», lit-on.

Les États arabes insistent sur le fait que les États-Unis et les autres pays occidentaux doivent faire pression sur Israël pour qu’il prenne «des mesures irréversibles» en faveur d’une solution à deux États. Dans le cadre de ce processus, ils souhaitent que Gaza soit administrée par une direction palestinienne «réformée» qui gouvernerait la bande de Gaza, la Cisjordanie occupée et Al-Qods-Est.

D’après le journal, d’autres États arabes, dont l’Arabie saoudite, ont rejeté l’idée, craignant d’être perçus comme complices d’Israël ou d’être entraînés dans une insurrection dans la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas depuis 2007.

Également citée par le quotidien, une source informée a confirmé que la politique américaine est assez ferme: il n’y aura pas de troupes américaines sur le terrain, bien que «tout effort doit être dirigé par les États-Unis». Pour elle, ce déploiement sera cependant lent et il n’est pas sûr qu’Israël du premier ministre Benjamin Netanyahu l’accepte. Preuve en est que Netanyahu a rejeté avec véhémence que l’Autorité palestinienne, soutenue par l’Occident et les pays arabes, joue un quelconque rôle dans l’administration de l’enclave.

N’empêche que dimanche dernier, et dans le cadre à l’émission «Face the Nation» de CBS, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré que Washington «travaillait depuis de très nombreuses semaines à l’élaboration de plans crédibles de sécurité, de gouvernance et de reconstruction» avec les États arabes et d’autres alliés. Un porte-parole du département d’État a, lui, précisé que Washington avait eu des discussions «avec des partenaires de la région au sujet de Gaza après le conflit», et que ceux-ci partageaient «la volonté de jouer un rôle constructif lorsque les conditions le permettraient».

Par Youssef Bellarbi
Le 16/05/2024 à 17h10