L’Agence fédérale américaine de l’aviation civile (FAA) a ordonné le maintien au sol et l’inspection immédiate de 171 appareils 737 MAX 9 de Boeing. La décision fait suite à un incident survenu vendredi peu après le décollage d’un vol Alaska Airlines depuis l’aéroport de Portland (Oregon, nord-ouest), à destination d’Ontario (Californie), durant lequel une porte s’était ouverte et détachée de la carlingue en plein vol.
La directive de la FAA «impose aux opérateurs (compagnies aériennes) d’inspecter l’appareil avant un nouveau vol», a indiqué l’agence dans un communiqué, estimant que cette opération nécessitait entre 4 et 8 heures par avion.
Selon des données communiquées par Boeing à l’AFP, quelque 218 exemplaires du 737 MAX 9 ont été livrés à ce jour. Avant l’annonce de la FAA, la compagnie aérienne américaine Alaska avait déjà «neutralisé» la totalité de ses 65 avions de ce modèle.
Au moment de l’incident, l’appareil, qui transportait 171 passagers et 6 membres d’équipage, était à près de 5.000 m d’altitude, selon la NTSB. Il s’agit d’une porte condamnée et masquée par une cloison qui ne laisse apparaître qu’un hublot, une configuration que propose Boeing aux clients qui le demandent.
Après avoir fait demi-tour, l’avion est revenu se poser à son aéroport d’origine, l’incident n’occasionnant que quelques blessés légers. «C’était vraiment brutal. A peine en altitude, la façade du hublot s’est juste détachée et je ne m’en suis aperçu que lorsque les masques à oxygène sont descendus», a raconté un passager du vol à la chaîne américaine CNN.
Samedi, Alaska Airlines a indiqué, sur le réseau social X (ex-Twitter), que «plus du quart» de sa flotte de 737 MAX-9 avait été inspecté depuis l’incident et dit n’avoir pas trouvé, à ce stade, «d’élément préoccupant».
L’appareil incriminé avait été certifié en novembre, selon le registre de la FAA disponible en ligne. «Nous sommes en accord avec la FAA et soutenons sa décision de réclamer une inspection immédiate des 737-9 de même configuration que l’appareil incriminé», a réagi Boeing dans une déclaration transmise à l’AFP.
United, qui possède la flotte de 737-9 la plus importante au monde, a annoncé à l’AFP laisser au sol 46 appareils en attente d’inspection, 33 ayant déjà été examinés. Son concurrent Aeromexico a, lui, décidé de clouer au sol tous ses 737 MAX 9 jusqu’à ce que les vérifications aient été effectuées, et la compagnie panaméenne Copa Airlines a suspendu l’exploitation de 21 appareils.
Idem pour compagnie turque Turkish Airlines, qui a annoncé dimanche «retirer de la flotte d’exploitation là où ils atterriront» ses cinq Boeing 737 MAX, qui seront inspectés avant la reprise des vols.
L’incident intervient après que le 737 MAX a connu une série de problèmes techniques et deux crashes ces dernières années. Ces deux accidents, qui avaient causé la mort de 346 personnes en octobre 2018 et mars 2019, ont entraîné le maintien au sol du 737 MAX durant 20 mois, et l’imposition de changements dans le système de contrôle en vol.
Plus récemment, Boeing a dû ralentir ses livraisons à cause de problèmes sur le fuselage, en particulier sur la cloison étanche arrière de l’appareil. À fin décembre, Boeing avait livré au total plus de 1.370 exemplaires du 737 MAX et son carnet de commandes atteignait plus de 4.000 unités.