États-Unis: Donald Trump plaide non coupable de «complot contre les institutions»

L'ancien président des États-Unis et candidat à l'élection de 2024, Donald Trump, à l'aéroport national Ronald Reagan Washington à Arlington, en Virginie, le 3 août 2023, après sa comparution devant le tribunal.

Accusé d’avoir comploté contre les institutions américaines au lendemain de sa défaite aux présidentielles de 2020, Donald Trump a, sans surprise, plaidé non coupable hier jeudi , une accusation fracassante et d’une gravité inédite contre un ex-président des Etats-Unis.

Le 04/08/2023 à 07h32

Donald Trump a plaidé, le jeudi 2 août, non coupable d’avoir orchestré un complot contre les institutions américaines après sa défaite à l’élection de 2020, une accusation fracassante et d’une gravité inédite contre un ex-président des Etats-Unis.

C’est la troisième fois depuis mars que le grand favori de la droite pour la présidentielle de 2024 est inculpé au pénal. Mais il est cette fois accusé d’avoir mis en danger le fondement même de la démocratie américaine en cherchant à faire dérailler le processus électoral.

«Non coupable», a dit le milliardaire républicain debout dans une salle de tribunal, après avoir écouté le détail des charges et des peines maximales de prison qu’il encourt. Le procureur spécial Jack Smith, dont l’enquête de plusieurs mois vaut à Trump cette nouvelle comparution, se trouvait également dans la salle d’audience.

Ceci est «la persécution d’un opposant politique», a plus tard lancé le tempétueux magnat, qui dénonce encore une «chasse aux sorcières» à l’instigation de son successeur démocrate, Joe Biden.

Une prochaine audience devant déterminer la date du procès a été fixée au 28 août. Jeudi, la défense a réclamé du temps pour étudier la masse de documents contenue dans le dossier, s’élevant contre la demande de procès rapide formulée mardi par Jack Smith.

L’acte d’accusation de 45 pages, qui fait état d’un «projet criminel», reproche à Donald Trump d’avoir sapé les fondements de la démocratie américaine en tentant de subvertir le processus de comptabilisation des suffrages de plus de 150 millions d’Américains. Des inculpations inédites et d’autant plus graves qu’il était au moment des faits président en exercice, alors que les précédentes portaient sur la période précédant et suivant son mandat.

Toujours favori des Républicains

Le tribunal fédéral où Donald Trump a comparu se trouve à proximité du Capitole, le siège du Congrès, pris d’assaut par des centaines de ses partisans chauffés à blanc pour y empêcher la certification de la victoire de Joe Biden le 6 janvier 2021.

Le président Biden, en vacances dans une station balnéaire du Delaware sur la côte est, avait assuré qu’il ne suivrait pas les informations sur la comparution de son potentiel futur adversaire en 2024.

Plus de six services de police ou agences de sécurité, dont le Secret Service, chargé de la protection des hautes personnalités de l’Etat, se sont mobilisés pour l’audience historique. Des barrières ont été dressées autour du bâtiment, ainsi qu’autour du Capitole.

Et plus de 24 heures avant le début de l’audience, caméras et camions satellite des médias nationaux et internationaux étaient déjà déployés sur la place devant le tribunal, sous les objectifs et l’œil curieux des passants et des touristes.

Les conséquences de cette inculpation, et du procès qui pourrait donc se tenir en pleine campagne présidentielle, sur la candidature de Donald Trump restent à déterminer. Malgré les poursuites qui s’accumulent, il demeure très largement favori à l’investiture républicaine et creuse même l’écart avec le numéro 2, le gouverneur de Floride Ron DeSantis, qu’il distance de 37 points dans les sondages.

Par Le360 (avec AFP)
Le 04/08/2023 à 07h32