Le chef du Parti populaire (PP), principal parti de l’opposition de droite, Alberto Núñez Feijóo, a immédiatement annoncé «un nouveau cycle politique».
Le PP a fait dimanche «un pas de géant» sur la route devant conduire Feijóo au poste de Premier ministre à la fin de l’année, a renchéri le président du gouvernement d’Andalousie, Juan Manuel Moreno Bonilla, un dirigeant du parti.
Mais outre le PP, l’autre grand vainqueur est le parti d’extrême-droite Vox, déjà troisième force politique au Parlement, qui, avec plus de 1,5 million de voix aux municipales (7,19%), a doublé son score en quatre ans et effectué une poussée spectaculaire dans de nombreux parlements régionaux.
Les sondages annonçaient tous une victoire de la droite à ce double scrutin municipal et réginal, mais personne ne s’attendait à ce que le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de Sánchez subisse de telles pertes.
«Tsunami»
Le chef du gouvernement sortant de la Cantabrie (nord de l’Espagne), Miguel Ángel Revilla, chef d’un petit parti régionaliste allié aux socialistes, a parlé d’une «marée de droite», à la fois du PP et de Vox, alors que le chef du gouvernement socialiste de l’Aragón, Javier Lambán, est allé jusqu’à évoquer un «tsunami» qui a emporté «la muraille» érigée par les socialistes. Tous deux ont été battus.
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«Le résultat n’est pas celui que nous espérions», a sobrement commenté la porte-parole du Parti socialiste, Pilar Alegría, la mine défaite.
Le PP, qui avait fait de ces élections locales et régionales un référendum national sur la politique de Sánchez, a pratiquement atteint tous ses objectifs.
Il a d’abord recueilli le plus grand nombre de voix aux municipales, plus de 7 millions (31,5%), soit quelque deux millions de plus qu’il y a quatre ans, contre moins de 6,3 millions (28,1%) pour le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de Sánchez.
Surtout, selon la Télévision publique TVE et le quotidien El País, le PP a conquis au moins six des dix régions jusqu’alors dirigées (directement ou au sein d’une coalition) par le PSOE: la Communauté valencienne (est), quatrième du pays par la population, l’Aragon (centre), l’Extrémadure (ouest), les Baléares (est), la Cantabrie et la Rioja (nord).
Mais le revers de la médaille est que dans la plupart de ces régions, il aura besoin du soutien de Vox pour gouverner, et ce parti d’extrême-droite s’annonce d’ores et déjà comme un partenaire difficile et encombrant pour le PP, alors que celui-ci essaie de projeter une image modérée.
Les deux partis gouvernent déjà depuis l’an dernier dans une région.
Le parti socialiste a également perdu au profit du PP la mairie de Séville, la plus grande ville d’Andalousie (sud) et son principal bastion municipal, ainsi que celle de Valence. Et il n’est pas assuré de remporter celle de Barcelone, son candidat n’étant arrivé qu’en deuxième position derrière un indépendantiste.
Majorité absolue à Madrid
Les élections de ce dimanche portaient sur la totalité des 8.131 municipalités, soit 35,5 millions d’électeurs, ainsi que les assemblées de 12 des 17 régions autonomes que compte le pays. Quelque 18,3 millions d’électeurs étaient concernés par ce deuxième vote.
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Ce double scrutin était considéré comme une répétition générale avant les élections législatives, dont la date exacte n’est pas encore connue.
Le nom de Sánchez ne figurait dimanche sur aucun bulletin, pas plus que celui de Núñez Feijóo.
Mais l’enjeu était très important pour les deux hommes, qui s’étaient énormément impliqués dans la campagne, au point de faire de ces élections une véritable première manche avant les législatives de la fin de l’année.
Sánchez avait fait campagne sur le bilan de son gouvernement, principalement dans le domaine économique.
Mais Feijóo jouait également très gros, car il s’agissait des premières élections auxquelles il participait à la tête du PP.
Le Parti populaire a non seulement conservé les deux régions qu’il détenait (Madrid et Murcie), mais il a conquis dans les deux la majorité absolue. Tout comme pour la mairie de la capitale.