Algérie, la deuxième armée d'Afrique suréquipée en appareils vétustes

Le manque d'entretien est pointé comme la principale cause des crashs d'appareils militaires.

Le manque d'entretien est pointé comme la principale cause des crashs d'appareils militaires. . dr

Un hélicoptère de la gendarmerie s’est crashé, hier mardi vers 23h00, à Mechria, nord-ouest de l'Algérie, faisant deux morts parmi l’équipage de l’appareil alors que le troisième a été grièvement blessé. Un énième crash qui ne semble pourtant pas inquiéter la "deuxième armée d'Afrique" !

Le 14/06/2017 à 12h08

Rien ne semble arrêter le cycle noir des crashs que subit l’Armée nationale populaire (ANP) depuis 2001. Un nouvel incident vient en effet étoffer cette longue liste noire, après le crash hier mardi d’un hélicoptère de la gendarmerie dans la commune de Mechria, située dans la wilaya de Naâma, dans le nord-ouest.

Ce nouveau crash remet sur le tapis l'état lamentable de l'arsenal aérien algérien acheté au prix fort mais affecté sérieusement par le manque d'entretien et de maintenance. "La multiplication d’incidents touchant le matériel d’aviation militaire pose avec insistance la question de la fiabilité, de la maintenance et de l’âge des appareils militaires algériens. La plupart des appareils volants de l’armée algérienne sont de fabrication russe, ce qui crée une dépendance en matière de rééquipement et de réparation", explique en effet un expert algérien.

Les crashs se suivent et se ressemblentPas plus tard que le 12 février dernier, un autre hélicoptère s'est crashé lors d'une patrouille de routine dans une région de la wilaya de Sétif, située dans la petite Kabylie. Ce crash aurait été causé par une panne technique, qui a poussé les deux pilotes à quitter l’appareil et à sauter.

Et ce n'est pas tout! Au moins six appareils se sont scratchés entre 2001 et 2006, et presque autant entre 2006 et 2014.

L'année 2014 détient le record des incidents: le 11 novembre, lors d'une séance d'entraînement, un Mig 25 s'écrase à Hassi Bahbah. Moins d'un mois auparavant, le 13 octobre, un bombardier de type Soukhoï (SU 24) s'est écrasé dans la même région. Le 9 mars 2014, un hélicoptère de l'ANP rate son décollage à l'aéroport d'In Amenas, et retombe quelques centaines de mètres plus loin. Moins d'un mois plus tôt, le 11 février, un avion de transport de type C-130 Hercules s'écrase sur Djebek Fertas, à Oum El Bouaghi, tuant les 77 passagers qui étaient à son bord!

En mars 2016, une autre catastrophe aérienne survient. Un hélicoptère de transport de troupes de type Mi-171 s'est écrasé lors d'une mission de reconnaissance près de Reggane, dans la région d'Adrar à 1.400 km au sud d'Alger tuant douze militaires et en blessant deux autres.

Le nouveau crash d'hier mardi vient aiguiller les inquiétudes quant à l'avenir d'appareils devenus de véritables bombes volantes.

Par Ziad Alami
Le 14/06/2017 à 12h08