Affaire Khashoggi: Ryad favorable à une "enquête approfondie", selon Pompeo

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo (G) serre la main au prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à Ryad, le 16 octobre 2018.

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo (G) serre la main au prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à Ryad, le 16 octobre 2018. . DR

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, dépêché mardi en Arabie saoudite, a affirmé que Ryad était favorable à une enquête "approfondie" sur la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, après des entretiens avec le roi Salmane et le prince héritier, Mohamed Ben Salmane.

Le 16/10/2018 à 17h19

Face aux fortes attentes internationales, cette visite aux allures amicales n'a donné lieu à aucune autre annonce concrète.

Mike Pompeo a été dépêché en urgence à Ryad par le président américain Donald Trump face au retentissement planétaire de l'affaire. Arrivé mardi matin, M. Pompeo a rencontré le roi puis le prince héritier Mohammed ben Salmane, qui a fait valoir devant son interlocuteur les liens "forts et anciens" avec Washington.

"Nous sommes des alliés" et "nous faisons face ensemble aux défis, que ce soit dans le passé, aujourd'hui ou demain", a ajouté le prince, 33 ans, considéré comme l'homme fort du royaume, premier exportateur mondial de pétrole.

Mike Pompeo et Mohammed ben Salmane ont affiché de larges sourires lors du premier de leurs deux entretiens: ils doivent dîner ensemble ce mardi, puis le haut responsable américain est attendu en Turquie mercredi, a annoncé Ankara.

Journaliste saoudien critique du pouvoir et qui collaborait notamment avec le Washington Post, Jamal Khashoggi, 59 ans au moment des faits, est entré le 2 octobre au consulat saoudien à Istanbul et n'est pas réapparu depuis.

Selon des responsables turcs, ce journaliste exilé aux Etats-Unis depuis 2017 et "bête noire" du prince héritier, a été tué au consulat par des agents saoudiens venus de Ryad. Les autorités saoudiennes ont jusqu'ici fermement démenti.

Selon la porte-parole du département d'Etat Heather Nauert, qui accompagne M. Pompeo, ce dernier a "remercié le roi (Salmane) pour son engagement à appuyer une enquête approfondie, transparente et dans un délai raisonnable sur la disparition de Jamal Khashoggi". 

M. Trump, qui a renforcé ses relations avec Ryad dès son arrivée à la Maison blanche début 2017, est très embarrassé par l'affaire Khashoggi. Lundi, après s'être entretenu au téléphone avec le roi Salmane, il a suggéré que la disparition de Jamal Khashoggi "pourrait être le fait de tueurs hors de contrôle".

Des médias américains ont ensuite affirmé que l'Arabie saoudite, dont l'image a terriblement souffert depuis deux semaines, envisageait de reconnaître la mort du journaliste lors d'un interrogatoire qui aurait mal tourné au consulat.

Selon CNN, le pouvoir saoudien préparerait un rapport dans lequel il tenterait de minimiser son implication dans sa disparition. Et pour le Wall Street Journal, cela permettrait à la famille royale de "se dédouaner d'une implication directe" dans l'éventuel décès.

Dans la nuit de lundi à mardi, des policiers turcs, certains en uniforme et d'autres en civil, ont fouillé pendant huit heures le consulat saoudien à Istanbul. Ils ont été précédés au consulat d'un groupe de responsables saoudiens censés participer à la fouille.

A l'issue de cette perquisition sans précédent, l'équipe a emporté des échantillons, notamment de la terre du jardin du consulat, selon un responsable présent sur place.

Mardi, une source diplomatique en Turquie a indiqué que la police turque allait aussi fouiller la résidence du consul saoudien à Istanbul, Mohammad Al-Otaibi. Selon des médias turcs, celui-ci est parti pour Ryad dans l'après-midi.

La fouille du consulat est intervenue après un appel téléphonique dimanche entre le roi Salmane et le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a pressé maintes fois, en vain, les autorités saoudiennes de présenter des images prouvant que M. Khashoggi avait bel et bien quitté le consulat.

L'éditorialiste saoudien s'y était rendu le 2 octobre pour des démarches administratives en vue de son prochain mariage avec une Turque, Hatice Cengiz.

Mardi, Michele Bachelet, Haut-Commissaire de l'ONU pour les droits de l'Homme, a réclamé la levée "immédiate" de l'immunité de responsables saoudiens susceptibles d'être impliqués dans la disparition du journaliste.

A Paris, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a redit que Ryad devait faire toute la lumière sur la disparition de Jamal Khashoggi. Il faudra "en tirer les conséquences" si sa mort est confirmée, selon lui.

Samedi, M. Trump avait pour la première fois estimé possible une implication du royaume, et l'avait menacé d'"un châtiment sévère". L'Arabie saoudite avait promis en retour qu'elle riposterait à d'éventuelles sanctions. Alors que les investisseurs s'enthousiasmaient encore il y a peu des méga-projets du prince héritier, l'affaire Khashoggi semble en avoir refroidi plus d'un.

Le milliardaire britannique Richard Branson a gelé plusieurs projets dans le royaume. Et plus d'une dizaine de grands noms du monde des affaires se sont retirés de la deuxième édition de la conférence "Future Investment Initiative", prévue du 23 au 25 octobre à Ryad.

Cher au prince héritier, l'événement est aussi boudé par des médias comme le Financial Times, le New York Times et The Economist, et par le patron d'Uber.

Lundi, Ari Emanuel, patron d'Endeavor, une grande agence de célébrités à Hollywood, s'est dit "troublé" par l'affaire Khashoggi, alors que des informations circulent sur une possible annulation d'un accord de 400 millions de dollars avec le Fonds public d'investissement saoudien.

Le 16/10/2018 à 17h19

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Ce qu’on constate dans cette affaire est que les médias plus graves aussi les plus importants ont perdu toute approche objective, discernement et ont piétiné toute déontologie reproduisant et amplifiant des rumeurs et des histoires rocambolesques sur la disparition du journaliste signe du poids de l’empire des médias de cet epsilon de l’État du moyen orient. Plus grave toutes les rumeurs et scenarios sont tirés des scènes des films d’horreur comme le démembrement du corps du journaliste annoncé mort au consulat ou tirés d’un film de James Bond en mettant en avant les prouesses supposées de studio audiovidéo de la montre portée par le journaliste tourne en boucle dans des TV aussi le grand plan sur la mystérieuse fiancée , légalement encore sans statut matrimonial, que le fils du journaliste et sa femme ont déclaré ne l’avoir jamais vu plus déconcertant est qu’elle ignore dans un de ses texto la date de naissance de son « fiancé » en la plaçant 4 mois avant celle réelle. Le public est soumis au matraquage de propagande sortie en droite ligne de la conception de l’ex Goebbels et qui continue bien que dit commando n’étaient que des touristes de 2013 et que l’un d’eux n’est plus de ce monde, que la police scientifique avec ses produits chimiques dignes des séries TV et ses chiens policiers n’ont rien trouvé au consulat ni dans ses annexes qui sont faut le rappeler des territoires de souveraineté saoudienne autorisé de sa bonne volonté. En conclusion : 1. Les médias aussi les responsables de certaines puissances n’ont pas voulu attendre les conclusions de l’enquête pour se prononcer ; 2. Les médias de deux États de la région et d’une confrérie fanatique et télécommandée par eux ont montré qu’ils ne sont point en quête de la vérité sur la disparition du journaliste mais l’utiliser pour tenter de détruire l’image et les alliances mondiales de l’Arabie Saoudite par leurs médias aussi cibler 3 autres pays en froid avec le mini État et qui interdisent la confrérie de leur soutien crée en 1928 pour restaurer antiques ex califats empires qui ne furent exigés ni par le messager ni demandé par un verset Divin mais fut la copie sans retour de la gouvernance de l’ex empire perse ; 3. Plus de 140 journalistes sont emprisonnés récemment dans la région et même pas moins de 1% de l’actuelle campagne ne leur a point été réservée dans les médias ; aussi + de 8000 citoyens ont été déchus re leur nationalité sans qu’on s’en émeut.

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