Après avoir pris connaissance du rapport de HRW sur la situation de la liberté de la presse au Maroc et examiné ce document, les différentes données qu'il contient, la méthodologie adoptée et le contexte et les circonstances de sa publication, le SNPM soutient, dans un communiqué, que ce rapport ne diffère, dans sa teneur, en rien de la série des rapports publiés par cette organisation au cours des dernières années.
Ce rapport, fait-il observer, ressasse les mêmes faits survenus au cours des dernières années, ce qui implique que HRW republie chaque année le même rapport avec les mêmes contenus, notant que le rapport aborde des faits et des affaires survenus il y a des années de cela, mais présentés comme des faits survenus tout récemment, trahissant ainsi la méthodologie de reproduction des mêmes récits.
La démarche adoptée par les auteurs de ce rapport est à même de le vider de sa substance en le transformant en un récit avec un seul narrateur qui présente sa version personnelle, selon son propre point de vue, relève le SNPM, ajoutant que ledit rapport s’en trouve ainsi dépourvu de la méthodologie scientifique adoptée dans l’élaboration d’un document crédible et impartial, à l’abri des considérations et des motivations purement politiques.
«Ceci se manifeste clairement par l’omission des parties directement concernées par les événements et les affaires évoqués dans ce rapport qui, du reste, ne présente aucune autre version émanant des parties concernées par les dossiers cités», précise le Syndicat.
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Selon la même source, le rapport pèche aussi par le manque de crédibilité d’observation scientifique, en se contentant de compiler, sans investigation ni recoupement, ce qui a été publié dans certains médias locaux et étrangers et sur les réseaux sociaux, ou des conversations téléphoniques personnelles et directes.
Le rapport a aussi fait peu de cas des mécanismes réels d’observation, à travers l’observation directe des procès et l’association d’une large frange de professionnels pouvant servir d’échantillon crédible, comme les organisations professionnelles des journalistes et des éditeurs ou les multiples associations des droits de l’homme, et s'est appuyé sur la version d’une seule association.
Le Syndicat fait observer que ledit rapport comporte des positions politiques et des jugements de valeur et puise dans un vocabulaire en rupture de ban avec la terminologie des rapports professionnels et scientifiques qui se distancient de toute logorrhée langagière et des expressions vagues.
Selon lui, le rapport de HRW «s’est appuyé sur un échantillon de personnes acteurs politiques qui ont, certes, le droit d’avoir des positions politiques sur la situation générale et les institutions constitutionnelles dans notre pays et qu’aucune partie ne saurait contester leurs droits légitimes à l’expression de leurs opinions», mais, en même temps, aucune organisation crédible ne devrait se contenter uniquement de leurs points de vue et de leurs positions seules dans l’élaboration de ses rapports.
Rappelant que les évènements et les cas que le rapport prétend avoir observés ont fait l’objet de différends et de divergences, le SNPM estime que si certaines parties ont affirmé que les faits ont été ourdis et planifiés pour confondre des personnes spécifiques et que la justice a été instrumentalisée dans la réalisation des desseins planifiés, d’autres parties professionnelles et des droits de l'homme soutiennent le contraire et estiment que les faits reprochés à ces personnes sont bien réels et prouvés. Des faits au sujet desquels des victimes, dont des journalistes femmes, ont déposé plainte et qu’on ne pourrait nullement ignorer les droits de ces victimes.
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Le Syndicat pointe «ce précédent dans les annales des rapports internationaux» que représente l’animosité manifeste qu’affiche le rapport à l’égard de certains médias nationaux en des termes attentatoires à la dignité, relevant qu’abstraction faite de la position de la ligne éditoriale d’un organe de presse national, une organisation des droits de l'homme non spécialisée n’a pas vocation à catégoriser les lignes éditoriales et à émettre des jugements de valeur sur des institutions médiatiques ou à noter les journalistes.
Le Syndicat avertit aussi que si le rapport de HRW revient sur la diffamation de certaines institutions médiatiques nationales contre certaines personnes, «chose que le SNPM avait condamnée en son temps», ledit rapport est tombé dans les mêmes travers en diffamant des institutions médiatiques nationales, notamment Chouf TV, Barlamane.com et Le360.
Le rapport, poursuit le Syndicat, a délibérément inclus des questions et des litiges personnels liés à des affaires d’immobilier et autres pour les inscrire, au forceps, dans le domaine professionnel et des droits de l’homme, ce qui a imprimé une hypertrophie audit rapport avec des affaires impertinentes, si ce n’est de renforcer une position politique précise.
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Le SNPM pointe le souci de HRW de reproduire le même rapport sur la situation au Maroc et de reprendre presque les mêmes thématiques chaque année, en faisant coïncider sa publication avec la célébration par les Marocains de la fête du Trône, qui représente pour les citoyens marocains et l’opinion publique internationale l’occasion de l’évaluation du bilan annuel en matière de développement dans le Royaume.
«Cette étrange coïncidence pose plusieurs interrogations qui résistent mal au pur hasard, d’autant plus qu’il s’agit d’un acte récurrent qui se reproduit depuis des années déjà», relève le Syndicat, soulignant que les auteurs du rapport sont bien au fait de la symbolique et de l’importance de cette coïncidence, ce qui renseigne sur l’acte politique délibéré qui sous-tend cette coïncidence.
C’est pour cette raison et bien d’autres vices de forme et de fond liés à la teneur de ce rapport que le SNPM exprime sa déception de ce document qui aurait pu servir à rectifier les dérapages et les glissements potentiels du paysage médiatique national s’il s’était affranchi des motivations et des calculs politiques sous-jacents.
Et de conclure que le SNPM, loin de nier les irrégularités dans l'exercice de la liberté de presse et d’expression qu’il s’attache à combattre, «annonce son rejet catégorique du contenu du nouveau rapport de Human Rights Watch, du fait qu’il manque de professionnalisme, fait peu de cas des garanties et des conditions d’objectivité, d’intégrité et d’impartialité, et pèche par son manque de crédibilité et de légitimité».