«Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m’en charge!» Cette citation attribuée à Voltaire convient parfaitement aux bons sentiments dont font étalage certaines parties en France à l’égard de responsables marocains. Ainsi donc, nous apprenons dans une brève publiée lundi 13 février par le quotidien Le Figaro, que «la justice belge a transmis aux autorités françaises des mandats d’arrêt contre «plusieurs responsables marocains» impliqués dans le Qatargate, cette enquête judiciaire pour corruption présumée sur l’attribution au Qatar de la dernière Coupe du monde de football».
«Nous sommes embarrassés, confie un diplomate. Ces personnes ont des enfants en France. Nous n’aimerions pas devoir les arrêter à leur descente d’avion s’ils venaient les voir. Ce sont des gens auxquels on n’aimerait pas toucher. Cela ferait mauvais effet alors qu’Emmanuel Macron doit se rendre prochainement en visite au Maroc», ajoute la même source.
Le journaliste du quotidien français Georges Malbrunot, bien renseigné et bien connu pour ses connexions avec les services, a été chargé d’amplifier cette brève, en la postant dans plusieurs tweets.
Le président de la Commission parlementaire mixte Maroc-Union européenne, Lahcen Haddad, n’a pas tardé à réagir à cette magnanimité ostentatoire de nos amis français, et non sans ironie.
«Qu’est ce que c’est gentil! Et maintenant, on les prévient comme ça ils ne viennent pas voir leurs enfants en France! Vous voyez la bienveillance française à l’égard du Maroc, surtout que le président va y aller! On ne veut pas gâcher la fête! Sûr, c’est un vrai diplomate?», s’interroge le député istiqlalien de la circonscription de Khouribga, dans un message posté sur Twitter.
Mieux encore, Haddad remet en question la crédibilité de la procédure judiciaire rapportée par Le Figaro et relayée par le journaliste Malbrunot. «Et pourquoi la justice belge demande-t-elle aux autorités françaises et pas aux autorités marocaines? A ce que je sache le protectorat français du Maroc est bel et bien terminé depuis 1956. Le sait-elle? Le savez-vous?», écrit le député Haddad.