Un scandale. C’est par ce terme que l’Association Nationale des Médias et des Editeurs (ANME) a qualifié, ce lundi 31 octobre 2022 dans un communiqué, la séquestration, puis l’expulsion, d’une équipe de journalistes d'Al Aoula par les autorités algériennes.
L’ANME dit avoir suivi le déroulement des faits, qui ont débuté à la veille de la tenue du Sommet de la Ligue arabe, prévu demain, mardi 1er novembre en Algérie.
Selon des témoignages que cette association a recueillis, les journalistes marocains, arrivés de Paris, ont été séquestrés près de six heures, et interrogés par divers services sécuritaires et du renseignement d'Algérie.
Un vrai calvaire, fait de pressions et de harcèlements, alors même que les journalistes marocains ont été en mesure de présenter l'ensemble des documents attestant qu’ils sont bien journalistes, habilités à couvrir les activités de la délégation officielle marocaine présente au sommet de la Ligue arabe.
Ce n'est pas tout: les journalistes se sont par la suite retrouvés délestés de leur matériel, puis ont été refoulés du territoire algérien.
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Dans son communiqué, l'ANME condamne cette attitude policière et la mentalité dont ont fait preuve les services de renseignement algériens, qui estiment que tout Marocain qui atterrit à Alger est forcément un ennemi.
L’ANME rappelle qu'il s'agit là, en l’espace de trois mois, de la deuxième mésaventure du genre pour des journalistes marocains qui viennent effectuer leur travail en Algérie, et appelle en conséquence les organisations professionnelles algériennes à condamner ce genre d’attitude, qui transforme tout un pays en une immense caserne.
Pour l’ANME, cette attitude vient aussi démontrer que pour les autorités algériennes, les principes et valeurs de bon voisinage sont pour eux des mots anodins, lancés avec désinvolture, à un moment où la junte militaire au pouvoir présente le Sommet de la Ligue arabe comme étant une occasion inespérée de resserrer les rangs parmi les pays faisant partie de cette institution.
Par la même occasion, l’ANME a tenu à appeler les organisations internationales veillant aux médias à condamner pareilles attitudes, de manière officielle.
Dans ce même communiqué, l'ANME affirme se réserver le droit de recourir à l'ensemble des moyens légaux à sa disposition, au Maroc et auprès d'instances internationales, afin de réhabiliter les médias nationaux et afin de condamner cette idéologie de fermeture et de répression.