Diapo. La tbourida des femmes: la renaissance des amazones marocaines

DiaporamaArt ancestral, la fantasia ou tbourida était jadis réservée aux hommes qui pratiquaient cette technique de guerre pour surprendre l'ennemi. Devenues aujourd'hui un spectacle organisé dans le cadre de moussems, les fantasias ont de plus en plus tendance à se féminiser.

Le 07/05/2018 à 10h31

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Si cette technique a été utilisée par les soldats arabes lors de la conquête de l'Espagne au VIIIe siècle, la fantasia perpétue aujourd’hui et à travers les âges cette tradition guerrière ainsi que la passion que voue le Maroc aux chevaux. Une transmission de génération en génération qui n’est plus l’apanage des hommes.

En effet, depuis 2005, la tbourida s’est ouverte aux femmes grâce à Lalla Amina, présidente de la Fédération royale marocaine des sports équestres. Pour la petite histoire, cette féminisation de la tbourida a commencé le jour où la fille d'un éleveur de chevaux et cavalier de fantasia fit part à Lalla Amina de sa passion pour ce sport et de son désir de monter une troupe féminine. Un an plus tard, Lalla Amina exauçait ce souhait et la fantasia se féminisait.

Dans le très beau documentaire de Othman Essakali, «Les rebelles de l’Atlas», réalisé autour de cette pratique, de jeunes cavalières expliquent pourtant que la fantasia féminine n’est pas vue d’un bon œil par leur entourage. Entre machisme et jalousie des cavaliers à leur égard, certaines cavalières craignent ainsi de se voir interdire de monter à cheval par leur futur époux.

Un rejet des femmes qui va pourtant à l’encontre des traditions marocaines et dénote d’une méconnaissance de l’histoire de ce pays et de ses amazones guerrières, de la reine Kahina à Zeina…

Par Zineb Ibnouzahir
Le 07/05/2018 à 10h31