Un calme apparent règne sur le site de la centrale de Tahaddart, quelques jours après la fermeture du Gazoduc Maghreb-Europe (GME). La tour blanche fait toujours figure de repère dans le paysage, mais ne crache plus de fumée.
Située sur la route principale Kénitra-Tanger, longeant le GME, la centrale s’étend entre l’océan Atlantique et l’oued Tahaddart.
A l’instar de celle de Aïn Beni Mathar (près de Jerada dans l’Oriental), la centrale de Tahaddart fonctionne au gaz naturel et, jusqu’au 31 octobre dernier, elle s’appuyait sur le gaz importé d’Algérie via le GME pour faire tourner les turbines et produire de l’électricité. Ces deux centrales contribuaient, bon an mal an, à hauteur de 10 à 17% à la production électrique nationale.
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Mise en service en 2005, la centrale de Tahaddart, comptait une capacité initiale de 380 MW qui, après une maintenance opérée en 2018, a été ramenée à plus de 400 MW.
Développée par l’ONEE, en partenariat avec Endesa et Siemens, la centrale de Tahaddart est la première au Maroc, et en Afrique, à utiliser la technologie des cycles combinés. Deux semaines après l’arrêt du GME (Tebboune avait ordonné la cessation des relations commerciales entre Sonatrach et l’ONEE), le sort des deux centrales à gaz marocaines suscite des interrogations.
Lundi 8 novembre dernier, lors de son passage devant la Chambre des représentants, la ministre de la Transition énergétique, Leila Benali, a affirmé que le Maroc «a ouvert des concertations avec des acteurs à l’échelle régionale et internationale pour asseoir un système durable et efficace de gestion de l’approvisionnement du marché national en gaz naturel».
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Evoquant le plan gazier, la ministre a indiqué que l’appel à manifestation d’intérêt relatif à la construction d’une unité flottante de stockage et de regazéification du gaz naturel liquéfié (FSRU) a connu un fort engouement des investisseurs nationaux et internationaux.
Cette unité flottante va permettre de répondre à tous les besoins du Maroc en gaz naturel, qui devraient atteindre plus de 3 milliards de mètres cubes par an à l’horizon 2040, a-t-elle ajouté.
"Actuellement, le ministère est en train d’instruire les dossiers avec les sociétés concernées, en vue d’arrêter les paramètres définitifs du projet: la structuration, le financement, les clauses des contrats d’achat de gaz, etc", avait expliqué la ministre.