Transport: comment le Maroc sécurise ses espaces maritimes

Chaque jour, 300 navires transitent par les eaux marocaines au niveau du détroit de Gibraltar.

Chaque jour, 300 navires transitent par les eaux marocaines au niveau du détroit de Gibraltar. . DR

Dans un entretien accordé à la revue de la Gendarmerie royale, le ministre de l’Equipement et du transport, Abdelkader Amara, met en avant les efforts fournis par le Maroc pour assurer la sécurité du transport dans le cadre de sa stratégie de sûreté des espaces maritimes.

Le 29/10/2020 à 16h41

Le long des côtes méditerranéennes et atlantiques, l’espace maritime marocain connaît une intense activité. «Plusieurs milliers de types de navires passent par les eaux marocaines (300 navires/jour au niveau du détroit de Gibraltar), soit pour se rendre à l’un des ports marocains, soit pour prendre une route maritime vers d’autres destinations», a souligné le ministre de l’Equipement et du transport, Abdelkader Amara en réponse à une question sur la sécurité du fret maritime.

«Au large des côtes marocaines, la densité du trafic, notamment de navires transportant des produits dangereux, est l’une des plus importantes au monde (24%). Partant de ce constat, il nous appartient, en tant qu’Etat côtier, de connaître et de suivre la nature de ce trafic le long des côtes», a-t-il ajouté.

Le dispositif de surveillance mis en place par les autorités marocaines comprend:

- un Service de Trafic Maritime (VTS), qui permet de rendre la surveillance de la navigation maritime plus interactive;

- un Système d’Identification Automatique (AIS), afin de pouvoir collecter et compiler les informations collectées par lesdites stations pour mener une étude pour identifier la(es) zone(s) à risque;

- une base de données, afin de compiler les informations collectées par les 14 stations installées le long des côtes marocaines;

- un Centre National de Données (LRIT) qui concerne l’identification et le suivi des navires à grande distance.

Le suivi du trafic le long des côtes participe à la prévention des accidents et à l’adaptation des réponses à ces mêmes accidents, s’ils survenaient, ce qui permet de mesurer les conséquences qu’aurait une catastrophe sur le plan environnemental, économique et sanitaire, poursuit la même source.

Par ailleurs, Amara affirme que le Maroc a mis en place le Système marocain d’information et de suivi des navires «MARIS» dont l’objectif est de:

- détecter préventivement les navires susceptibles de représenter un danger pour la vie humaine en mer, la sécurité de la navigation ou la préservation de l’environnement;

- recevoir les comptes rendus de navires, notamment ceux en difficulté;

- améliorer la réactivité des autorités maritimes en cas d’accident maritime;

- optimiser les contrôles des navires par l’État du port;

- participer au dispositif de vigilance maritime (alertes sûreté);

- aider les autorités portuaires à obtenir les informations dont elles ont besoin.

Par ailleurs, dans le cadre de la lutte antipollution, des exercices (Simulex) sont organisés dans le cadre du Plan d’urgence national (PUN) pour la lutte contre la pollution par les hydrocarbures. «Cet exercice s’articule autour du scénario d’intervention et de lutte simulant le sauvetage des vies humaines en péril, l’extinction de feu sur un pétrolier en avarie et l’intervention pour lutter contre un déversement d’hydrocarbures à travers des opérations de confinement et de récupération», explique Amara dans l’entretien publié dans le dernier numéro de la revue de la Gendarmerie royale.

Par Ayoub Khattabi
Le 29/10/2020 à 16h41