Le spécialiste marocain des engrais, OCP Group, entend lever deux milliards de dollars pour poursuivre son développement. C’est ce qu’indique le mensuel panafricain Jeune Afrique, confirmant auprès du groupe une information publiée par l’agence britannique Reuters. «Après avoir levé 1,5 milliard de dollars (environ 1,4 milliard d’euros) d’obligations internationales en 2021, le groupe dirigé par Mostafa Terrab retente l’expérience», lit-on. OCP aurait confié, le 22 avril, le dossier à trois banques: BNP Paribas, Citi et JP Morgan.
Le groupe espère utiliser ces fonds pour amorcer sa transition vers les énergies renouvelables. Dans son programme d’investissement 2023-2027, OCP dévoilait son intention de faire tourner tous ses sites industriels grâce à l’énergie verte et atteindre la neutralité carbone d’ici à 2040 avec une production électrique d’OCP provenant exclusivement de l’énergie éolienne, solaire et hydroélectrique.
Le leader mondial de l’engrais phosphaté a annoncé qu’il allait investir 13 milliards de dollars pour réduire son empreinte carbone sur la période 2023-2027. Pour remplacer l’ammoniac –composant essentiel des engrais–, OCP mise sur l’ammoniac vert. La production de cette matière première réduira la dépendance du groupe aux importations –2 millions de tonnes achetées. L’objectif étant de passer de 12 millions de tonnes d’engrais produites par an à 20 millions de tonnes.
Dans une circulaire datée de mars, le gouvernement révélait qu’une centaine d’investisseurs nationaux et internationaux se tenaient prêts à investir dans l’hydrogène vert marocain. Parmi les entreprises prêtes à participer au développement de la filière, il y a OCP. Le géant s’est associé avec le groupe australien Fortescue pour lancer une coentreprise, le 8 avril. Ce partenariat, qualifié d’«emblématique» par les deux entreprises, permettra la réalisation de quatre projets au Maroc. Avec 10,7 milliards de dollars de chiffre d’affaires, OCP s’est également engagé à développer la filière de l’hydrogène vert au Sénégal.