Taux directeur: la guerre des pronostics

Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib.

Revue de presseAttendue, la décision du Conseil de Bank Al-Maghrib, qui se tient mardi, n’est pas tranchée. Les pronostics divergent, mais les enjeux sont de taille. La décision qui sera prise sera en tout état de cause positive, à en croire les experts. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 23/09/2024 à 20h30

Baissera, baissera pas? C’est la question qui était sur toutes les lèvres des observateurs du marché financier quant à l’évolution du taux directeur, à la veille du Conseil trimestriel de Bank Al-Maghrib qui se tient mardi. Les avis divergent, relève le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du mardi 24 septembre.

Pour BMCE Capital Global Research, la Banque centrale opterait pour un statu quo. Pour cause, l’inflation qui continue de sévir. «Après la baisse opérée durant le dernier Conseil, laquelle était d’ailleurs inattendue, BAM pencherait pour une phase d’observation relative à l’évolution de l’inflation, et ce en raison de plusieurs éléments, dont la décompensation du gaz butane entrée en application depuis quelques mois. Car l’impact se répercute sur les prix des produits alimentaires et, par ricochet, sur le secteur HCR (hôtels, cafés, restaurants)», commente un analyste financier de la place cité par le quotidien. D’un autre côté, Attijari Global Research avance une éventuelle baisse du taux directeur de 0,25 point.

Faut-il favoriser la croissance au détriment de l’inflation en baissant le taux directeur, ou alors juguler une inflation toujours galopante au profit de la croissance? Telle est la question. Face à ce dilemme, l’économiste Omar Kettani estime que, quelle que soit la mesure prise, il est indispensable de l’accompagner de mesures compensatrices.

Dans le cas où la balance penche vers un statu quo, des mesures anti-inflationnistes sont à prendre telles que la substitution à l’importation. De surcroît, le Maroc se trouve face à des problématiques persistantes, dont celle de l’emploi. «Il y a une pression sociale qui pèse de tout son poids et à laquelle il faudra remédier en urgence. Le problème de l’emploi ne peut être résolu qu’à travers la stimulation de la productivité et, par conséquent, de la croissance», affirme-t-il.

Toutefois, les analystes s’accordent à dire que, quelle que soit la décision de la Banque centrale, elle sera positive. Mais il faudra, par ailleurs, compenser les impacts d’un choix par rapport à l’autre, en prenant des mesures appropriées, soit pour soutenir la croissance, en cas de statu quo, soit pour lutter contre l’inflation, en cas de baisse.

Par Lamia Elouali
Le 23/09/2024 à 20h30