A l’occasion d’un conseil des ministres tenu le 1er juin, à Casablanca, le Roi Mohammed VI a nommé Tarik Moufaddal, ancien directeur de Solutions de mobilité France à TotalEnergies et ex-directeur général de TotalEnergies Tanzanie, à la tête de Masen, l’Agence marocaine pour l’énergie durable.
Pour sortir la «super agence» de sa léthargie, et depuis le 21 mars 2023, c’est Tarik Hamane qui en était le général délégué. «L’ingénieur diplômé de CentraleSupélec Paris, de l’École nationale des ponts et chaussées et de l’École centrale de Lyon, était depuis son véritable chef d’orchestre», indique le mensuel Jeune Afrique dans une analyse dédiée.
Après avoir accéléré la réalisation de plusieurs projets éoliens et solaires –ce qui devrait permettre au Royaume de se hisser à 52% la part des énergies renouvelables dans son mix électrique avant 2030–, Tarik Hamane a hérité de la stratégique position d’acteur central de l’offre Maroc en matière d’hydrogène vert. «C’est désormais à Tarik Moufaddal de poursuivre la mission», lit-on.
Tarik Hamane, lui, occupe désormais la fonction tout aussi stratégique de directeur général de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), en remplacement d’Abderrahim El Hafidi. «L’ancien directeur général des filiales en Afrique du Nord du français Total Eren devra ainsi trouver la recette pour redresser la situation financière de l’établissement, qui s’est fortement dégradée à la suite du renchérissement des prix des combustibles», souligne Jeune Afrique.
En 2022, l’ONEE a enregistré un déficit de 21 milliards de dirhams (près de 2 milliards d’euros) avec des propres négatifs de 12,4 milliards de dirhams, ce qui «signifie que, théoriquement, l’ONEE ne dispose plus des moyens de financement pour ses investissements ou son cycle d’exploitation», assène le conseil de la concurrence dans un avis rendu fin avril.
Tarik Hamane devra également s’atteler à transformer l’établissement en société anonyme, dont une étude en cours devrait définir les modalités. «L’objet de cette étude est, notamment, d’analyser en profondeur les opportunités et les défis auxquels l’ONEE est confronté et d’évaluer les options de son repositionnement stratégique», indique le dernier rapport annuel du ministère des Finances sur les entreprises et les établissements publics repris par le mensuel.