Si l’agence de notation new-yorkaise S&P a abaissé la note de la dette souveraine du Maroc à long terme, en avril 2021, pour passer de BBB- à BB+, une récente note d’analyse met en avant les performances réalisées cette année pour accompagner l'économie nationale et les réformes adoptées pour atténuer l’impact de l’inflation.
Ainsi, S&P table sur une croissance de 1,4% pour le Maroc en 2022 (0,8% selon Bank Al-Maghrib, 1,3% pour le HCP et 1,5% pour le gouvernement), une inflation à 5,9% d’ici la fin de l’année et un déficit budgétaire à 5,6% pour la même période. A l’horizon 2025, S&P prévoit une croissance au-dessus de 3,4%, un retour de l’inflation à 2% et un déficit budgétaire ramené graduellement à 4%.
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Selon S&P Global Ratings, les principaux points forts du Maroc résident dans les réformes mises en place cette année «lesquelles devraient permettre une croissance économique plus inclusive et une réduction progressive des déficits budgétaire et du compte courant».
L’agence de notation new yorkaise cite également les mesures adoptées pour alléger l’impact des pressions inflationnistes sur la population, notamment la suspension des droits de douane sur le blé, la mise en place d'un dispositif de soutien aux professionnels du secteur du transport routier, le plan d'urgence pour soutenir le secteur agricole et l’ouverture de crédits supplémentaires pour couvrir les charges de compensation.
S&P met également en avant la réforme du système de sécurité sociale afin d'étendre la couverture des soins de santé et des transferts sociaux, la réforme fiscale et celle du secteur des entreprises publiques, en plus des réformes favorables aux entreprises qui visent à accorder la priorité aux investissements dans les énergies vertes, la digitalisation et la modernisation du cadre juridique, institutionnel et réglementaire.
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Pour ce qui est des performances réalisées cette année, l’agence de natation cite notamment la bonne performance des exportations, la reprise du secteur du tourisme, la hausse des transferts des MRE, le niveau important des IDE et le niveau adéquat des réserves de change.
S&P Global Ratings a par ailleurs salué la préservation d’une structure favorable du portefeuille de la dette (plus de 75% de la dette du gouvernement libellés en dirhams et moins de 25% libellés en devises assortis de conditions concessionnelles de surcroît) avec une exposition relativement limitée aux risques de taux d'intérêt, de refinancement et de change.
L’agence note également des perspectives de croissance relativement solides soutenues par les réformes structurelles en cours et la transformation profonde de la structure de l’économie, laquelle est appuyée par un niveau important des IDE et l'expansion de la capacité d’exportation, et ce, grâce à la stratégie du gouvernement visant à promouvoir l'activité du secteur privé, la formalisation de l'économie informelle et la mise en œuvre des réformes socio-économiques.