En 2023, les statistiques des visas Schengen montrent que les ressortissants africains ont reçu 704.000 réponses négatives à leurs demandes. Cela signifie que 56,3 millions d’euros sont partis en fumée, sachant que les frais de demande de visa ne sont pas remboursables. Outre les refus systématiques de visas, il a également été constaté une hausse du coût du visa Schengen, porté à 90 euros pour les adultes.
Le Maroc arrive en deuxième position des pays cumulant le taux le plus élevé de refus de visa Schengen, indique le magazine Challenge. Au total, 136.367 demandes de visa déposées par les Marocains ont été rejetées en 2023, représentant 8,3% du total des demandes déposées cette année-là.
Les dépenses des Marocains pour ces demandes rejetées s’élèvent à 11 millions d’euros. «À l’échelle macro-économique, a fortiori pour un pays comme la France dont le PIB flirte avec les 3.000 milliards d’euros, ce montant n’est pas du tout significatif et n’a pas vocation à changer les équilibres budgétaires, par exemple. Il s’agit davantage de comprendre et d’analyser les motifs de rejets, qui demeurent, ceci dit, sujets à la totale discrétion de la diplomatie française», explique l’économiste Hicham Alaoui, cité par Challenge.
Si le traitement réservé aux demandes de visas est très différent selon le pays de départ, il est indéniable que l’Afrique est globalement le continent affichant le taux de refus le plus élevé au monde, avec 27 % de refus, contre 15 % pour l’Amérique (du Nord et du Sud), 13 % pour l’Asie, 7 % pour l’Europe et 3 % pour l’Océanie. «Selon une analyse, plus le PIB par habitant est faible, plus le taux de refus tend à augmenter. Et c’est surtout le cas pour les pays africains. À l’inverse, plus le pays est riche, plus les visas sont acceptés, comme c’est le cas notamment pour le Canada et les États-Unis», explique le magazine.