Saham Finances rebaptisée Sanlam Pan Africa Assurance

Paul Hanratty, PDG du groupe Sanlam

Paul Hanratty, PDG du groupe Sanlam . DR

Un an et demi après le deal à un milliard de dollars pour l’acquisition de Saham Finances, le sud-africain Sanlam donne son nom à la compagnie contrôlant le pôle d’assurance ayant appartenu à Moulay Hafid Elalamy. Une nouvelle page est tournée dans l’histoire de l’ancienne CNIA…

Le 04/11/2020 à 10h30

Le groupe sud-africain Sanlam avait pris le contrôle de l’ex-Saham Finances en trois phases, entre 2015 et 2018. Pôle financier du groupe Saham, Saham Finances, était un assureur de premier plan, présent dans 26 pays en Afrique, ainsi qu'au Liban.

«L'ex-Saham Finances a apporté une empreinte complémentaire et a élargi notre présence commerciale à travers le continent. Il nous a également apporté des activités d'assurance IARD particulièrement solides dans un certain nombre de pays africains, en dehors de l'Afrique du Sud», se réjouit Paul Hanratty, CEO du Groupe Sanlam, dans une déclaration aux médias.

«Nous œuvrons activement pour étendre et élargir la gamme de produits à distribuer via le réseau SPA Assurance Non-Vie en Afrique. Nous sommes résolus à continuer à développer l’activité non vie, tout en faisant de l'Assurance-Vie une composante essentielle de notre offre, au vu des perspectives de développement économique certain de la région», a-t-il ajouté.

A propos de l’intégration des activités de ex-Saham Finances, Paul Hanratty a déclaré: «l’ex-Saham Finances avait développé une activité IARD différente de celle des compagnies d’assurance Non-Vie de Sanlam, avant une duration de passifs d'assurance plus longue que la moyenne du Groupe Sanlam. Il en résulte une valeur d'actifs beaucoup plus importante par rapport aux primes émises et ce, comparé aux activités IARD historiques de Sanlam. Les retours attendus sur cet investissement sont de ce fait plus importants que ceux des autres opérations d’assurance à court terme de Sanlam».

L’impact de la situation au Liban a conduit Sanlam à déprécier la valeur de son investissement dans cet actif. «Nous avons été impactés par les événements au Liban, mais il est important de souligner que, bien que ceux-ci aient affecté la valeur de l'actif au Liban, l’activité se comporte toujours bien et nous prévoyons que la valeur de cet actif s’apprécierait au fur et mesure du rétablissement de la situation dans ce pays», a poursuivi Paul Hanratty.

S’agissant de la Covid-19, Hanratty déclare que «la pandémie de la Covid-19 a eu un impact significatif sur les pays dans lesquels nous opérons en Afrique. La réalisation des synergies initialement prévues après l'acquisition a été retardée, mais nous restons convaincus que celles-ci seront toujours réalisées, dans des délais plus longs».

«Cependant, à court terme, le plus grand impact sur l'activité de SPA Assurance Non-Vie a été la volatilité des résultats des placements financiers. En effet, la pandémie a provoqué une forte volatilité sur les marchés financiers, mais nous sommes convaincus que les marchés se redresseront in fine. Par conséquent, les moins-values enregistrées au cours du premier semestre sont provisoires. Par ailleurs, sur le long terme, Sanlam adoptera une approche légèrement différente quant à l’allocation de ces actifs financiers au sein de SPA Assurance Non-Vie, pour continuer à se concentrer sur les actifs rentables à long terme, mais avec une volatilité réduite», déclare-t-il. 

Par ailleurs, certains médias ont récemment rapporté des déclarations selon lesquelles les activités ex-SAHAM Finances n'adopteraient pas les mêmes pratiques de contrôle financier que le Groupe Sanlam. «Ces déclarations font référence à la nature de l'activité d'assurance Non-Vie de SPA différente de notre activité sud-africaine et, en particulier, par rapport au profil des passifs. Ces derniers ont une duration et une nature fondamentalement différentes de celles de nos autres passifs d'Assurance à court terme. En outre, de par leur nature, les actifs sous-jacents sont plus volatils lorsque les marchés sont affectés par des événements telle que la pandémie de la Covid-19», a ainsi réagi le PDG de Sanlam.

Toutefois, ajoute-t-il, il s'agit de pertes latentes qui seront reprises au fur et à mesure du redressement des marchés. «La presse a également qualifié cette récente acquisition d’échec, ce qui est totalement faux. Nous avons acquis une excellente structure qui, de par la nature de ses actifs, a vu ses bénéfices à court terme durement touchés par la volatilité des marchés en raison de la pandémie de Covid-19. Il s'agit en effet d'une situation temporaire, mais aucunement d’un jugement à l’égard des actionnaires et des équipes dirigeantes de l’ex SAHAM Finances au moment de l’acquisition», a indiqué Paul Hanratty.

Paul Hanratty nie également toute intention du Groupe Sanlam de «se recentrer sur l'Afrique du Sud». Il précise à cet effet: «l’Afrique du Sud est un marché vital pour nous, et ce que je voulais souligner, c'est que nous voyons toujours une formidable opportunité de croissance en Afrique du Sud. L'acquisition de l’ex-Saham Finances a créé une nouvelle plateforme de croissance à long terme, tout comme notre investissement en Inde, mais nous voyons encore de grandes opportunités de création de valeur en Afrique du Sud. La croissance économique pourrait bien y être plus faible au cours des prochaines années, comparée à d’autres pays dans lesquels nous opérons. Ceci dit, nous concentrons nos efforts aussi bien sur l'Afrique du Sud que sur le reste de l'Afrique», conclut le communiqué de Sanlam.

Par Ayoub Khattabi
Le 04/11/2020 à 10h30