Rabat: Veolia prépare un recours au tribunal d'arbitrage de la Banque mondiale

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Pour résoudre les problèmes de sa filiale Redal à Rabat, Veolia a mandaté un cabinet spécialisé pour préparer un dossier en vue de le soumettre au CIRDI, le tribunal d'arbitrage de la Banque mondiale. L'information est rapportée par Maghreb Confidentiel.

Le 05/01/2017 à 10h40

Le torchon brûle depuis des mois entre Redal et les autorités délégantes à Rabat. Et la braise pourrait s’enflammer davantage durant les semaines à venir.

Selon Maghreb Confidentiel, Veolia, maison-mère de la régie de distribution de l’eau et de l’électricité à Rabat, s’est attaché les services d’un cabinet spécialisé, Gide, pour préparer un dossier juridique en vue de le déposer auprès du tribunal arbitral de la Banque mondiale, le CIRDI.

En d’autres termes Veolia compte poursuivre les autorités délégatrices de la capitale auprès de cette juridiction. En cause, le non-renouvellement de son contrat après l’expiration du délai prévu, le 31 décembre dernier.

La même source explique que Veolia, le ministère de l’Intérieur et la mairie de Rabat cherchent depuis plusieurs mois une solution permettant de sauver Redal. Cependant, les différentes parties butent sur un désaccord majeur: d’un côté, Redal exige le versement, par l’autorité délégante et les collectivités locales concernées, des dettes accumulées et qui s’élèveraient à plus de 530 millions de dirhams

D'un autre côté, les autorités exigent que Redal réalise des investissements de plus de 4 milliards de dirhams d’ici 2028, dont 1,58 milliard devait être réalisé entre 2002 et aujourd’hui.

Maghreb Confidentiel rappelle par ailleurs qu’un protocole d’accord avait été signé en août 2015 pour résoudre le problème de la gestion déléguée de la distribution d’eau et d’électricité à Rabat. Cependant, des conflits politiques entre élus du PAM et du PJD en ont empêché la concrétisation.

Pour rappel, Veolia envisageait de se désengager du Maroc en 2014 et avait même retrouvé un repreneur pour ses deux filiales (Redal à Rabat et Amendis à Tanger). Cependant, les collectivités locales concernées s'inquiétaient de voir l'activité passer sous le giron d'un fonds d'investissement, en l'occurence le britannique Actis, et se sont donc opposées à ce deal.

Par Younès Tantaoui
Le 05/01/2017 à 10h40