À quelques jours de l’expiration de la mesure antidumping sur les importations de polychlorure de vinyle (PVC) originaires des États-Unis, le ministère de l’Industrie et du commerce annonce, dans un avis daté du 11 décembre, l’ouverture d’une enquête conjointe de réexamen et de révision de ces droits d’importation supplémentaires. Le département de Ryad Mezzour indique avoir pris cette décision après avoir examiné deux requêtes présentées par la Société nationale d’électrolyse et de pétrochimie (SNEP) et l’importateur Plastima.
Cette mesure commerciale, effective, dans un premier temps, du 27 décembre 2013 au 26 décembre 2018, a été reconduite en 2020 et jusqu’à fin décembre 2023. Il s’agit de droits antidumping oscillant entre 22,9% et 56,2%, appliqués sur les PVC en provenance d’une dizaine d’exportateurs basés aux États-Unis.
Une marge de dumping de 70%
Dans le courrier transmis au ministère, la SNEP demande une prorogation de la durée d’application de ladite mesure, après avoir constaté une persistance du dumping du PVC américain à hauteur de 70%, en effectuant une comparaison entre la valeur normale «sortie d’usine» et le prix à l’exportation de ce produit vers le Maroc. Pire, d’après l’entreprise, la suppression de cette mesure «se traduira par la réapparition du dommage causé à la branche de production nationale».
En revanche, dans sa requête, Plastima note plutôt une absence de dumping de ces PVC. À l’en croire, il n’existe qu’une marge de dumping de 1,4% si l’on compare le prix aux États-Unis et celui à l’export vers le Royaume.
L’enquête du ministère de l’Industrie et du commerce, ouverte le 11 décembre et qui s’étalera sur une période de 12 mois, devra donc trancher. Une période de douze mois au cours de laquelle les investigateurs vérifieront auprès des producteurs et exportateurs américains, des importateurs du PVC, des producteurs nationaux et autres parties concernées, les renseignements et données nécessaires pour décider de la reconduction ou non de la mesure antidumping.