Depuis le 2 mai jusqu’au 7 du mois, la ville de Meknès est l’hôte de la 15ème édition du Salon international de l’Agriculture au Maroc (SIAM), un rendez-vous qui met en exergue les réalisations du Maroc dans le secteur agricole et celui de l’agro-industrie. Parmi ces initiatives phares figure en bonne place le programme Al Moutmir, lancé depuis 2018 par le groupe OCP en partenariat avec le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, afin de soutenir la transformation du secteur agricole au Maroc et sur le continent africain.
D’après le leader mondial de la production de phosphates, ce programme a pour objectif d’aider les agriculteurs à améliorer leur productivité et la qualité de leur production grâce à une bonne conduite technique des cultures et à l’adoption de la démarche scientifique basée sur une nutrition équilibrée des cultures. Depuis septembre 2022, l’initiative est pilotée par l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), assurant ainsi le lien entre la recherche appliquée et l’écosystème agricole, dans le but de contribuer à la mise en place de modèles de développement agricoles durables et inclusifs au Maroc, en Afrique et dans le monde. Et 5 ans après le démarrage du programme Al Moutmir, les résultats obtenus sont plus qu’encourageants.
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Tout un dispositif a été mis en place pour favoriser une agriculture plus performante au Maroc, notamment à travers l’identification des besoins des sols. C’est dans ce cadre que l’UM6P a mobilisé 7 laboratoires d’analyses mobiles, qui analysent des échantillons de sol recueillis auprès des agriculteurs dans chaque région. Les analyses effectuées sont suivies par un comité d’experts de l’UM6P et par un consortium scientifique national composé de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), de l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II (IAV) et de l’École nationale d’agriculture (ENA). Y participent également des ingénieurs agronomes Al Moutmir, ainsi qu’une équipe de techniciens laborantins. D’après le groupe OCP, quelque 120.000 analyses, couvrant plus de 300.000 ha ont été réalisées depuis le lancement du programme.
Améliorer la productivité et diminuer l’impact environnemental
L’autre initiative phare d’Al Moutmir, c’est l’approvisionnement des agriculteurs en engrais «NPK», projet qui a connu un virage important fin 2018, avec l’introduction de la technologie Smart Blender. «Cette dernière consiste à composer des engrais sur mesure, adaptés à chaque parcelle agricole sur la base de ses propres analyses de sols. Cette solution aide les agriculteurs à n’utiliser que la quantité d’engrais dont ils ont besoin. De quoi réduire les déchets, diminuer l’impact environnemental et améliorer la productivité tout en consommant moins de ressources», explique-t-on. Depuis le déploiement des unités de production Smart Blending, 49.000 tonnes d’engrais NPK Blend ont été produites, selon plus de 2.000 formules sur mesure.
Des dispositifs d’accompagnement destinés aux agriculteurs, aux femmes rurales, aux coopératives et jeunes leaders, notamment à travers des plateformes de démonstration, et l’offre digitale, figurent aussi dans la panoplie des services déployés dans le cadre de ce programme. Ainsi, pus de 23.700 plateformes de démonstration, ciblant cinq groupes de culture, ont été mises en place dans différentes provinces du Maroc.
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Installées dans les exploitations d’agriculteurs volontaires, ces plateformes démontrent de manière concrète l’impact de l’adoption des meilleures pratiques agricoles sur le rendement et la qualité des productions, sur le revenu généré et sur la consommation raisonnée des fertilisants. Cette année, le groupe OCP prévoit de déployer plus de 5.400 nouvelles plateformes.
Le programme de semis direct, destiné à aider les agriculteurs à s’adapter aux changements climatiques, constitue également un axe central d’Al Moutmir. Concrètement, 45 semoirs ont été mis à la disposition de 55 coopératives qui développeront le programme selon un cahier des charges établi et en coordination avec les ingénieurs agronomes Al Moutmir. «Au total, ce sont plus de 25.000 hectares qui ont été couvertes par le semis direct depuis le lancement du programme dans chaque campagne agricole», souligne-t-on.
Des plateformes de formation
Le renforcement de capacités des agriculteurs n’a pas non plus été omis par Al Moutmir. Ainsi, des programmes de formation ont été dispensés aux agriculteurs, aux agricultrices via «ElleMoutmir», aux coopératives et aux jeunes leaders. «Plus de 100.000 formations, lives et webinaires ont été administrés depuis le lancement du programme. Une plateforme digitale de formation, baptisée “Minssat attakwin 3an bou3d”, est également proposée pour toucher un maximum d’agriculteurs», précise le groupe OCP.
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Conscient que les solutions digitales contribuent au développement de l’agriculture, le programme Al Moutmir a fortement intégré cet outil dans ses projets, à travers l’application @tmar qui a pu accompagner plus de 400.000 utilisateurs dans leurs activités agricoles. Les agriculteurs pourront obtenir des informations via sept services proposés par la plateforme digitale, à savoir «Mon NPK», «Suivre ma parcelle», «Stimulateur de rentabilité», «Météo», «Infos marché», «Docteur plantes» et «Service et financement».
Connexion directe au marché
Une autre application, dénommée T@swiq, vient de renforcer l’offre de solutions digitales Al Moutmir, mettant en relation directe l’agriculteur ou fermier avec son marché. «Conçue grâce à la mobilisation des ressources de l’école 1337, T@swiq ambitionne de connecter les agriculteurs à un marché plus large, à encourager les circuits courts d’approvisionnement et à faciliter la commercialisation des produits et services agricoles», indique le groupe OCP. L’application, qui compte plus de 85.000 utilisateurs depuis juillet 2022, «permet aussi de connecter directement tous les acheteurs potentiels, notamment les grandes surfaces, l’industrie agroalimentaire et les chaînes d’hôtellerie et de la restauration aux différents producteurs agricoles».