Production, consommation et exportation… les chiffres-clés du secteur des énergies en Afrique

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L’Afrique consomme beaucoup moins de produits énergétiques qu’elle n'en produit et son poids sur la scène énergétique mondiale demeure très faible, c’est la principale conclusion de la dernière édition de la BP Statistical Review of Word Energy, analysée par Francis Perrin.

Le 04/09/2022 à 14h16

Avec ses 1,4 milliard de personnes vivant sur son sol, soit 12% de la population mondiale, l’Afrique n’a consommé en 2021 que 3,4% d’énergie primaire. En revanche, le niveau des exportations des produits énergétiques, durant la même année, est nettement plus important, c’est ce qui sort de la dernière édition de la BP Statistical Review of Word Energy, publiée en juin 2022 et portant sur l’année 2021, analysée par Francis Perrin dans un article publié, le 29 août 2022, sur Policy Center For The New South.

Ce décalage entre la consommation interne des produits énergétiques et leur exportation s’explique par la place qu’occupe le continent sur l’échiquier économique mondial. L’Afrique ne représente qu'environ 3% de produit intérieur brut (PIB) mondial, «il n’est donc pas surprenant que le poids du continent dans le secteur de l’énergie soit très faible, compte tenu des liens très étroits entre économie et énergie», lit-on dans l’article de Francis Perrin intitulé «Afrique : un très faible poids sur la scène énergétique mondiale».

Pour l’économiste français, l’Afrique est fortement dépendante des énergies fossiles (pétrole, gaz naturel et charbon). La part de celles-ci dans sa consommation d’énergie primaire était de 90% en 2021, contre 83% pour l’ensemble du monde.

L’énergie primaire la plus consommée en Afrique, comme pour l’ensemble du monde, est le pétrole, mais la part de cette source dans la consommation d’énergie est nettement supérieure à la moyenne mondiale (39 % contre 31 %), fait remarquer l’économiste français. Le gaz naturel occupe la deuxième place avec une part de près de 30%, suivi du charbon (21%) et de l’hydroélectricité (7%). Le poids des énergies renouvelables et du nucléaire est beaucoup plus faible en Afrique avec moins de 3 % pour les deux, contre 11 % pour l’ensemble du monde, rapporte Francis Perrin.

Pour la consommation de pétrole et de gaz, la part de l’Afrique dans le total mondial est de 4,1 % pour chacune de ces deux énergies. Pour l’hydroélectricité et le charbon, les chiffres correspondants sont de 3,6 % et de 2,6 %. Pour les énergies renouvelables et le nucléaire, la part de l’Afrique ne dépassait pas 1,2 % et 0,4 % respectivement.

S’agissant de la production, l’Afrique représentait, en 2021, 8,1% de la production pétrolière mondiale, 6,4 % de celle de gaz naturel, 3,6 % de la production mondiale de charbon et 1,3 % de celle d’énergies renouvelables.

Par ailleurs, la part de l’Afrique dans la production d’électricité, qu’elle qu’en soit la source (centrales thermiques classiques, nucléaires, hydroélectriques, solaires, parcs éoliens), demeure très faible ne dépassant pas 3,2% en 2021. «Il n’est évidemment pas surprenant que l’Afrique joue un rôle très faible dans l’industrie nucléaire mondiale. Par contre, le potentiel du continent en matière d’énergies renouvelables hors hydroélectricité est considérable, notamment pour le solaire, l’éolien et la biomasse, et il n’est que très peu utilisé», commente Francis Perrin.

Alors que la part de l’Afrique dans la consommation des produits énergétiques demeure «très faible», celle de l’exportation est plutôt intéressante. En 2021, la part du continent dans les exportations pétrolières mondiales était de 10 % (dont 13,5 % pour le pétrole brut). Pour les exportations de gaz naturel liquéfié (GNL – Nigeria, Algérie, Egypte et Angola principalement), elle atteignait 11,3 %.

Le rapport de la BP Statistical Review of Word Energy soulève une problématique importante : l’Afrique continue à brûler le gaz naturel sur les sites de production pétrolière. Il représente quasiment 20% du total mondial. Pour Francis Perrin, il s’agit à la fois d’un «gaspillage économique, une source de pollution locale et une contribution à l’effet de serre responsable du changement climatique».

Le 04/09/2022 à 14h16