Ce mardi, la Chambre des représentants a été le théâtre d’échanges particulièrement vifs entre majorité et opposition lors de l’examen du projet de loi de finances (PLF) 2026 en commission de l’économie et des finances. Les travaux, ouverts en matinée sous la présidence de Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Économie et des Finances, et de Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget, ont rapidement pris un tour polémique.
D’une même voix, les députés de l’USFP et du PPS, Abderrahim Chahid et Ahmed Abdi, ont étrillé le PLF 2026, fustigeant la «gouvernance défaillante» de l’exécutif et du RNI. Selon eux, l’addition des retards et des arbitrages contestables dans les chantiers économiques et sociaux alimente un «malaise profond» au sein de la société.
La majorité a répliqué sans détour. Mohamed Chaouki, président du groupe parlementaire du RNI, a dénoncé un «discours populiste et irresponsable» qui, a-t-il soutenu, «fait perdre à la nation des opportunités, gaspille un temps précieux et sape le moral des citoyens, en particulier des jeunes». L’opposition a rejeté ces accusations, arguant que ses interpellations portent sur des demandes concrètes: amélioration de l’offre de soins, rehaussement de la qualité du système éducatif et élargissement des perspectives d’emploi.
Se voulant mesuré, le chef du groupe du PAM, Ahmed Touizi, a rappelé les principaux cadrages macroéconomiques du PLF 2026: une croissance visée de 4,8%, une inflation à 2%, une campagne céréalière projetée à 70 millions de quintaux et une réduction du déficit budgétaire à 3,5%. Il a souligné qu’«à la faveur de la récente réforme fiscale, le projet n’introduit aucune hausse d’impôt», saluant au passage la progression des recettes fiscales, estimées à près de 300 milliards de dirhams en 2024, contre 262 milliards l’année précédente.
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Sur le plan sectoriel, la majorité a mis en avant l’effort budgétaire en faveur de la santé et de l’éducation, doté d’une enveloppe globale de 140 milliards de dirhams. «Sans une bonne gouvernance et une gestion rigoureuse, ni la santé publique ni l’école ne pourront être durablement améliorées», a insisté le député de Marrakech.
Pour sa part, Ahmed Abadi, élu PPS de Taza, a estimé que la mobilisation récente de la jeunesse traduit un «vote de défiance» à l’égard du bilan gouvernemental, à moins d’un an de l’échéance du mandat. Les auditions et prises de parole devaient se poursuivre dans l’après-midi, sous la supervision de Nadia Fettah Alaoui et de Fouzi Lekjaa.








