PLF 2025: des intentions, mais peu de solutions à l’épineuse question du chômage

Aziz Akhannouch, chef du gouvernement.. DR

Revue de presseLe taux de chômage, au Maroc, progresse de manière inquiétante, causant des sueurs froides. Dans le Projet de loi de Finances 2025, c’est le chantier prioritaire. Cet article est une revue de presse tirée de Challenge.

Le 04/09/2024 à 20h12

En matière d’emploi, le chef du gouvernement et son équipe semblent naviguer à vue. C’est le constat du magazine Challenge. Le taux du chômage affiche une tendance à la hausse, s’établissant à 13%. Le projet de loi de Finances 2025 (PLF), en cours d’élaboration, semble annoncer les couleurs: «l’importance de consolider la dynamique d’investissement et de créer des opportunités d’emploi y est bien mise en valeur».

«Pour atteindre ces objectifs, la note de présentation prévoit une série de mesures visant à soutenir l’emploi, en particulier dans les zones rurales et auprès des petites et très petites entreprises (TPE)», lit-on. Ainsi, l’accent sera mis sur la promotion de l’activité économique des femmes et l’intégration des jeunes dans le marché du travail. Des mécanismes pratiques, tels que la mise en place de garderies et le renforcement des moyens de transport public, seront déployés en partenariat avec les coopératives agricoles.

Parallèlement, le gouvernement continuera de soutenir les investissements publics et privés, dans le but d’augmenter la part des investissements privés pour qu’ils représentent les deux tiers de l’investissement total d’ici 2035.

Certains, cependant, demeurent dubitatifs, relève l’hebdomadaire. C’est le cas de l’économiste Abdelghani Youmni. Pour lui, «un PLF n’a jamais ni résolu le problème du chômage ni réduit son taux. Dans le PLF 2025, l’investissement privé et public est avancé pour la création d’emplois, sauf qu’on ne trouve nulle part comment».

Idriss Aïssaoui, analyste économique, va plus loin puisque, pour lui, les questions problématiques, telles que le chômage, n’ont pas été abordées. Ceci, parce que cela touche avant tout les jeunes diplômés et les jeunes de manière générale par rapport au reste des franges de la population. Une bombe à retardement que le gouvernement préfère ignorer.

La solution est ailleurs. «C’est dans ce sens que l’Alliance des économistes istiqlaliens (AEI) a sorti récemment une matrice de propositions», pointe Challenge. Leur première recommandation est de lancer des programmes accélérés de formation-insertion, notamment dans le tourisme, les services aux personnes, le codage et les industries émergentes comme l’aéronautique, l’automobile, et les énergies vertes.

L’AEI met également en avant la création d’un «Fonds de Solidarité des Générations» (FSG) destiné aux jeunes de 20 à 35 ans. Ce fonds financera des formations accélérées de reconversion et des stages opérationnels à plein temps d’une durée de 10 à 20 mois.

Parmi les priorités, l’Alliance recommande la simplification des procédures et l’allègement de la fiscalité sur la transmission des entreprises viables. Les propositions incluent la flexibilité de l’emploi à hauteur de 15% des effectifs pour les entreprises en difficulté, la réduction de 50% des charges sur salaire pendant cinq ans pour les employeurs avec des programmes de croissance. Il est aussi question de réglementation du travail à temps partiel, à domicile et à distance, d’encouragement de la participation des employés aux performances et au capital des entreprises et de lancement de «Startup Stations» dans chaque région, comprenant des espaces d’innovation, des incubateurs et des espaces de coworking. Des idées qui ne figurent nullement dans le PLF.

Par Nabil Ouzzane
Le 04/09/2024 à 20h12