PLF 2024: le PPS, farouche opposant à la hausse de la TVA sur l’électricité, l’eau et le transport

Rachid Hammouni, député du PPS.

Rachid Hammouni, député du PPS. DR

Le 27/10/2023 à 16h01

VidéoLe Parti du progrès et du socialisme (PPS, opposition) a vigoureusement dénoncé, ce vendredi 27 octobre, la décision du gouvernement d’augmenter, dans le cadre du Projet de Loi de finances 2024, la TVA sur certains produits de grande consommation comme l’eau, l’électricité et le transport.

«Si l’exécutif ne revient pas sur ces hausses, le groupe parlementaire du PPS à la Chambre des représentants votera contre ces dispositions», a affirmé dans une déclaration le chef de ce groupe, Rachid Hamouni, lors de la deuxième journée du débat du PLF 2024 organisé au sein de la commission des finances et du développement économique. Le député n’a pas trouvé de mots assez forts pour condamner la hausse de la TVA sur l’électricité et l’eau.

Le gouvernement a certes supprimé la TVA sur les médicaments, les produits scolaires et le beurre, mais la décision, selon lui, «demeure insuffisante par rapport au poids de la consommation de l’eau et de l’électricité sur les ressources des ménages», a martelé Rachid Hamouni estimant que «le citoyen n’achète le médicament que quand il est malade et ne se procure les produits scolaires qu’une fois par an».

Selon lui, «l’eau et l’électricité sont consommées massivement et chaque jour par les classes défavorisées et moyennes et cette hausse sera répercutée sur tous les autres secteurs».

Le PLF 2024 propose une augmentation du taux de la TVA applicable à l’énergie électrique de 14% actuellement, à 16% en 2024, puis 18% en 2025 pour atteindre 20% à compter du 1er janvier 2026. Le gouvernement entend également relever de 14 à 20% la TVA sur le transport de marchandises et de voyageurs.

Le chef du groupe parlementaire du PPS craint un impact direct de ces hausses sur le pouvoir d’achat des citoyens marocains. «Le tissu industriel et commercial sera inévitablement touché à un moment où nous tentons de réduire le chômage et d’augmenter la croissance», a-t-il souligné avant de rappeler que l’année 2023 a été marquée par la réforme de l’impôt sur le revenu (IR) et l’impôt sur les sociétés (IS).

Le président du groupe socialiste a livré une révélation qui laisse l’observateur pantois. «Jusqu’à fin septembre 2023, les nouvelles mesures au titre de l’IR ont rapporté aux caisses de l’État un additionnel de 2,5 milliards de dirhams (au titre de l’IR) alors que les celle touchant l’IS ont drainé à peine une recette supplémentaire de 300 millions de dirhams», a-t-il regretté.

Il faut rappeler que l’opposition avec ses quatre composantes (MP, USFP, PPS et PJD) a rejeté les hausses de la TVA sur l’eau, l’électricité et le transport. Lundi prochain, la commission parlementaire de l’économie et des finances commencera à examiner les budgets sectoriels des différents ministères et départements publics.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Fahd Rajil
Le 27/10/2023 à 16h01