Depuis le début de la pandémie, le constat est patent: les inégalités entre les femmes et les hommes ont été renforcées. Plusieurs raisons expliquent ce fossé qui se creuse, à mesure que la crise s’installe, à commencer par une faible couverture sociale des femmes, voire même son inexistence en partie à cause de la nature de leur travail dans le secteur informel.
Par ailleurs, autre révélateur de ces inégalités, une hausse du taux de chômage chez les femmes plus importante que chez les hommes avec un taux passé de 11,1% à 15,6% entre le 2e trimestre 2019 et le 2e trimestre 2020 du côté des femmes contre un taux passé 7,2% à 11,3% pour la même période chez les hommes, selon la note d’information du HCP sur le marché du travail de 2020.
Enfin, la précarité de l’emploi et l’instabilité du travail de nombreuses femmes quand celles-ci sont amenées à reprendre leurs activités sont un facteur aggravant.
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Le PLF passé à la loupe du féminismeS’agissant du Projet de loi de finances 2021, l’ADFM s’est ainsi attelée à pointer du doigt le manque d’une approche intégrée permettant de promouvoir les droits humains des femmes, mais aussi l’absence de l’autonomisation économique des femmes. En bref, l’égalité entre hommes et femmes ferait cruellement défaut à la forme fiscale.
Pour pallier ce manquement, l’ADFM soumet une longue liste de revendications, dans le cadre d’un communiqué de presse, afin de rétablir un équilibre social dans le PLF 2021. A commencer par le fait d’adopter une approche genre dans le chantier de la réforme du budget.
Les féministes marocaines invitent ainsi à ouvrir un débat sérieux et responsable sur l’accès des femmes aux postes de travail de manière à réaliser un développement économique intégré et équitable.
La promotion de l’accès des femmes aux postes de décisions administratives est d’autant plus importante que leur contribution s’avère précieuse à la réforme du secteur public et au redressement des dysfonctionnements structurels des établissements et entreprises publics.
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Il est enfin primordial de placer l’autonomisation économique des femmes et l’égalité des sexes parmi les priorités du programme des réformes à mettre en œuvre pour atténuer les conséquences sociales et économiques négatives de la pandémie du Covid 19.
Ainsi, le fait de déterminer les mécanismes adéquats pour la généralisation de la couverture sociale à toutes les femmes est un autre axe de réflexion proposé par l’ADFM, qui appelle également à ce que les femmes puissent bénéficier du Plan de relance de l’économie nationale, en particulier l’accès aux sources de financement dans le cadre du programme «Intelaka» et du programme intégré d’appui et de financement des entreprises afin d’encourager les petites et très petites entreprises, dirigées par des femmes.