Phosphates: le pire est-il derrière l'OCP?

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Le niveau des prix des phosphates sur les marchés internationaux était tellement bas qu'il ne peut qu'évoluer positivement. C'est le pari que fait aujourd'hui l'OCP pour 2017. Profitant de sa forte compétitivité et des retombées de ses investissements, le groupe a des raisons d'être optimiste.

Le 24/03/2017 à 11h24

Faut-il s’attendre à ce que la tendance de 2016 des prix des phosphates à l’international se poursuive en 2017? C’est la question que beaucoup se posent depuis l’annonce par l’OCP de ses réalisations au titre de l’année dernière et qui font état d’une forte chute de son chiffre d’affaires.

Le contexte international est en effet marqué par une surabondance de l’offre, émanant principalement des producteurs chinois. Surabondance qui malgré la croissance de la demande n’a pas pu être absorbée. Dans cette situation, les prix ont plongé, chutant de manière importante durant l’année 2016, à tel point que le top management de l’OCP prédit que «les prix ont tellement touché le fond qu’ils ne peuvent désormais qu’évoluer favorablement». D’ailleurs, une légère amélioration aurait déjà été constatée récemment.

Auprès du groupe phosphatier, on table aussi sur un autre volet qui risque de changer complètement la donne: «les producteurs chinois ont inondé le marché par leur phosphate pour profiter d’un contexte dans lequel les prix étaient à des niveaux intéressants. Or, comme c’est un cercle vicieux, ce comportement a eu pour conséquence de créer une surabondance qui elle-même a conduit les prix vers des niveaux qui ne leur permettent plus d’être rentables». En d’autres termes, avec les niveaux des prix actuels, les producteurs chinois vendent à perte, une situation qui pourrait les amener à revoir leur stratégie. En tout cas, «notre avantage est notre compétitivité comparativement à eux, c’est ce qui nous permet d’avoir des marges confortables malgré ce contexte», ajoute-t-on auprès du management de l’OCP.

Par ailleurs, l’OCP mise aujourd’hui plus que jamais sur le potentiel du marché africain et pour en tirer profit, le groupe compte beaucoup sur ses «produits de spécialité». En fait, le principe est simple: «les agriculteurs africains ont peu de moyens. Les produits de spécialité permettent de répondre à des besoins spécifiques, sans pour autant subir des surcoûts inutiles», explique-t-on auprès de l’OCP. Ceci, bien entendu, en plus du rendement attendu des investissements qui sont actuellement en cours, certains dans de grands pays consommateurs d’engrais et de phosphate comme l’Ethiopie et le Nigeria.

Par Younès Tantaoui
Le 24/03/2017 à 11h24