Marine marchande: comment le gouvernement entend faire renaître la flotte nationale

Le porte-conteneurs CMA CGM Chile de la compagnie maritime française CMA CGM.

Le projet visant à développer une flotte nationale de marine marchande poursuit son bonhomme de chemin. Les premiers résultats de l’étude confiée à un cabinet international seront livrés d’ici deux à trois semaines.

Le 14/05/2024 à 12h29

Suite au discours royal du 6 novembre 2023, dans lequel le Souverain avait appelé à réfléchir à la constitution d’une flotte nationale de marine marchande, le ministère du Transport et de la Logistique a confié à un cabinet international la mission de mener une étude stratégique sur ce projet.

Le choix d’un cabinet international se justifie par le besoin d’«une vision mondiale d’un secteur mondialisé», explique Mohamed Abdeljalil, ajoutant que «la phase de diagnostic devrait se terminer dans deux à trois semaines».

L’étude aura alors franchi une étape décisive. «Nous allons commencer à élaborer les différents scénarios de développement, pour les évaluer et faire ressortir ceux qui sont les plus pertinents pour notre pays, avant de les proposer à la validation pour pouvoir les mettre en œuvre», a précisé le ministre lors de son passage à l’émission «Grand Format-Le360».

Mohamed Abdeljalil estime toutefois qu’il y a des préalables au développement de la flotte maritime nationale. «Il faut que le Maroc propose aux investisseurs qui veulent entrer dans ce secteur de meilleures conditions que celles offertes par les autres pays, en termes de fiscalité, de financement, d’assurance, etc.»

Et d’ajouter: «Comme c’est un sujet complexe, grâce à l’étude, nous pourrons identifier des niches et aller nous-mêmes susciter l’intérêt du secteur privé pour qu’il se développe dans ces niches, avec un soutien éventuel de l’État ou bien dans le cadre de la Charte de l’investissement».

Interrogé si l’État était disposé à réinvestir dans le secteur, en association avec le secteur privé, le ministre souligne que le cadre de soutien à l’investissement est aujourd’hui connu, et que ce choix incombe aux acteurs publics ou parapublics, en fonction des business plans et de leur appréciation du risque.

Par ailleurs, le ministre du Transport et de la Logistique confirme l’intérêt croissant que portent des investisseurs émiratis à ce projet. «Nous en avons parlé lors de la visite du roi à Abou Dhabi. Effectivement, aux Émirats arabes unis, il y a un certain nombre d’entreprises qui voient une opportunité de développement d’une flotte au Maroc», a-t-il laissé entendre.

Par Wadie El Mouden et Khadija Sabbar
Le 14/05/2024 à 12h29