Après une sensible dégradation en 2020, la situation sur le marché du travail a connu un relatif redressement en 2021 avec une création nette de 230.000 emplois. Cette performance reste toutefois insuffisante pour compenser les pertes enregistrées un an auparavant et en deçà des attentes au regard de l’ampleur du rebond de l’économie nationale, indique Bank Al-Maghrib dans son dernier rapport annuel, présenté au Souverain, samedi 30 juillet 2022.
Des secteurs s’en sortent mieux que d'autres. Le secteur des services, bien qu’il ait le plus pâti des restrictions sanitaires, a créé 115.000 postes à fin 2021 contre une diminution de 107.000 en 2020, et dans le BTP, une augmentation de 71.000 emplois a été observée après un recul de 9.000.
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En dépit de la très bonne campagne agricole 2020/2021, les créations d'emplois dans l’agriculture se sont limitées à 68.000 contre une perte de 273.000, tandis que dans l’industrie, y compris l’artisanat, la baisse du volume se poursuit avec un nouveau repli de 19.000 postes après celui de 37.000.
Baisse des salaires dans le privéL’analyse de Bank Al-Maghrib de la structure de l’emploi selon le statut professionnel montre que le taux de salariat poursuit sa progression pour atteindre 51,8% au lieu de 50,7% en 2020, mais plus de la moitié des salariés (54,6%) travaille sans contrat et 13,2% disposent d’un contrat à durée déterminée. Pour le reste, 31,8% des actifs occupés sont des auto-employés et environ 14% sont des employés non rémunérés en quasi-totalité comme aides familiales en milieu rural.
Le rapport de la Banque centrale indique également que les salaires dans le secteur privé ont accusé une baisse de 2,5% en 2021. Dans la fonction publique, les salaires ont maintenu leur rythme de croissance à 1,2%.
En termes de qualification, la proportion des sans diplômes continue de reculer, mais demeure toutefois à un niveau élevé se situant à 52,9%. Elle varie de 36,2% dans les services à 79,5% dans l’agriculture et s’établit à 42,6% dans l’industrie, y compris l’artisanat, et à 57,5% dans le BTP. Les détenteurs d’un diplôme de niveau moyen représentent 31,2% des actifs occupés et ceux d’un diplôme de niveau supérieur 15,9%.
Les chômeurs plus qualifiés que les employés La hausse des entrées sur le marché du travail, l’année dernière, qui a été largement supérieure aux nouvelles créations d’emploi, s’est traduite par une nouvelle progression de la population au chômage après l’importante augmentation en 2020. Ainsi, le nombre de chômeurs s’est accru de 5,5% à 1,5 million de personnes dont 10,4% de plus en milieu urbain et 14,6% de plus en zones rurales. Dans l’ensemble le taux de chômage s’est élevé à 12,3% à fin 2022.
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Cette population reste majoritairement masculine avec une proportion de 67,9%, et dominée par les chômeurs de longue durée et les primo-demandeurs qui en représentent respectivement 72,5% et 48,2%. Autre constat de Bank Al-Maghrib, les chômeurs demeurent relativement plus qualifiés que la population employée avec une part de 81,9% contre 47,1% détenant un diplôme.
Des conditions encore précairesS’agissant des conditions de travail, elles demeurent dans l’ensemble précaires, relève le rapport de la Banque centrale. Le quart des employés globalement et 45,4% parmi les salariés bénéficient d’une couverture médicale liée à l’emploi qu’ils occupent, à fin 2021. Cette proportion s’améliore avec le niveau de qualification, augmentant de 10,5% pour les sans diplômes à 72,9% pour les titulaires d’un diplôme de niveau supérieur, et, par branche d’activité, elle varie de 4,6% dans l’agriculture à 45,4% dans l’industrie, y compris l’artisanat.
De surcroît, seuls 24,4% des actifs occupés sont affiliés à un système de retraite, 37,1% en milieu urbain et 6,8% en milieu rural. Ce taux atteint 28,7% pour les femmes contre 23,1% pour les hommes et passe de 9,9% parmi les sans diplômes à 72,4% pour les détenteurs d'un diplôme de niveau supérieur.