Marché de l’emploi: de nouvelles tendances s’installent au Maroc

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Revue de presseKiosque360. Une étude menée par le groupe d’enseignement supérieur ISGA révèle un penchant prononcé pour le travail indépendant, la mobilité et la nouveauté pour les nouvelles générations. Au postes dits stables, les jeunes préfèrent le free-lance. Cet article est une revue de presse du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 01/06/2022 à 21h16

Le Covid-19 aura également apporté du changement en matière de perception des jeunes Marocains du «job» idéal. A la stabilité, les jeunes diplômés préfèrent désormais la flexibilité. C’est ce qui ressort d’une étude menée par le le groupe d’enseignement supérieur ISGA portant sur les nouvelles tendances de l’emploi au Maroc. Ses résultats ont fait l’objet d’une tribune de Tawhid Chtioui, président du groupe, publiée dans le quotidien Les Inspirations Eco du jeudi 2 juin.

Les métiers les plus recherchés, les recruteurs principaux, les niveaux d’études exigés, les salaires proposés…tous ces aspects ont été passés à la loupe. Il en ressort que nous assistons à une «polarisation des emplois» voulant que les offres disponibles exigent des profils ou très pointus, ou alors très peu qualifiés. «On peut expliquer cela principalement par les évolutions technologiques privilégiant les tâches intellectuelles, et non routinières, et par la concurrence internationale de plus en plus intense. Cette dernière, notamment, pèse sur l’emploi industriel, provoquant ainsi un déclin des emplois situés au milieu de la distribution des qualifications (employés et ouvriers qualifiés)», peut-on lire.

Autre tendance, les débutants sont moins recherchés que par le passé, les recruteurs privilégiant l’expérience pour la relance économique attendue et les compétences opérationnelles et pratiques, sans oublier les soft skills. La compétence «numérique/informatique» est la 2e compétence la plus demandée par les recruteurs au Maroc, après «langues/communication»).

Le fait remarquable reste le «développement fulgurant du travail indépendant». Le modèle traditionnel du CDI et la relation de subordination avec un employeur n’attire plus grand monde. La quête de liberté et d’équilibre vie professionnelle/vie personnelle ou encore la recherche de mobilité et de nouveauté, toutes caractéristiques des nouvelles générations, figurent parmi les raisons qui motivent plus d’un diplômé et plus d’un salarié à se mettre à son compte. «La crise sanitaire a été, d’ailleurs, un facteur accélérateur puisque plusieurs salariés ont apprécié le travail autonome et à distance pendant la crise, exigeant désormais des conditions de travail plus flexibles ou se mettant à leur propre compte», souligne l’étude.

Cette tendance est également favorisée par deux arguments importants: les jeunes optant pour plus de liberté gagnent mieux leur vie et progressent plus vite grâce à la multiplication des tâches et des missions.

Ce mouvement est qualifié d’irréversible et de planétaire. L’étude en veut pour exemple les États-Unis, où la grande majorité des emplois créés sont en fait des emplois indépendants, notamment dans les secteurs liés à la technologie. Mondialisation oblige, le Maroc n’échappe pas à cette tendance et les jeunes «sont très attirés par les environnements de travail offrant des perspectives intéressantes dans le domaine des technologies numériques, que ce soit au niveau des expertises demandées ou de l’environnement et outils de travail proposés».

A rappeler que l’économie marocaine, après avoir créé 230.000 emplois sur la période 2020-2021, en a de nouveau perdu 58.000 entre premier trimestre de 2021 et celui de 2022. Si le taux de chômage global a légèrement diminué (12,1%), les diplômés de niveau supérieur, en revanche, ont vu leur taux de chômage progresser de 0,5 point à 26,7%. Le Maroc a enregistré la perte de 432.000 postes d’emploi en 2020, liée à la crise pandémique.

Par Nabil Ouzzane
Le 01/06/2022 à 21h16