Lors du dernier conseil de la Banque centrale, le wali de Bank Al-Maghrib s’était montré agréablement surpris par la résistance affichée par les transferts d’argent des Marocains résidents à l’étranger (MRE) vers leur pays d’origine, en dépit des crises sanitaires et économiques qui sévissent en Europe, où réside la majorité des MRE.
«Les transferts des MRE sont résilients», avait lancé Abdellatif Jouahri, se félicitant qu’une manne financière si importante pour les réserves en devises du Royaume (les transferts d’argent des MRE sont la deuxième source de devises du Maroc derrière les «recettes voyages») se maintienne à des niveaux importants.
Les dernières statistiques de l’Office des changes relatives aux flux de devises viennent corroborer cette tendance. Ainsi, les envois de fonds effectués par la diaspora marocaine enregistrent une baisse limitée, de l'ordre de 2,3%, pour atteindre 43,4 milliards de dirhams à fin août 2020. C’est seulement 1 milliard de dirham de moins que le niveau enregistré à la même période de l’année dernière, alors même que les prévisions les plus optimistes tablaient sur une baisse beaucoup plus importante à cause de la pandémie.
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Sur l’année 2020, les envois de fonds des MRE devraient accuser une légère baisse, de l'ordre de 5%, pour atteindre 61,5 milliards, avant de s’améliorer de 2,4% à 63 milliards en 2021. De quoi soulager les comptes extérieurs du Maroc, dans un contexte où les autres ressources en devises sont en fort recul à cause des effets de la pandémie de coronavirus.
C’est le cas par exemple du flux net des Investissements directs étrangers (IDE). A fin août 2020, le flux des IDE se limite à 9,6 milliards de dirhams en baisse de 28,4% par rapport à la même période de l’année dernière, ce qui représente un écart de 3,8 milliards de dirhams.
La situation est encore plus inquiétante pour les «recettes voyages», habituellement la principale source de devises du Maroc. A fin août, les «recettes voyages» ont atteint 23,5 milliards de dirhams, contre 52,6 milliards de dirhams une année auparavant, soit une baisse significative, de l'ordre de 55%, soit l'équivalenr de près de 29 milliards de dirhams.