Ils sont de plus en plus nombreux à se positionner sur le juteux marché de la ligne grande vitesse au Maroc. Après le français Alstom et l’espagnol Talgo, le coréen Hyundai Rotem avance également ses arguments. «À la grande surprise, un autre invité, ces derniers jours, a sorti la tête de l’eau.
Cité par des médias coréens, c’est bien Hyundai Rotem qui ambitionne d’acquérir une part des appels d’offres de l’ONCF», lit-on dans le magazine Challenge. Le groupe coréen, est un acteur qui a une offre qui séduit. En juin dernier, Hyundai a signé un contrat d’exportation de trains à grande vitesse vers l’Ouzbékistan.
L’enjeu est énorme: l’ONCF prévoit d’acquérir 168 rames de trains dont 18 destinées à la ligne grande vitesse. 40 autres rames devraient être déployées également dans le cadre du transport interurbain sur les lignes Fès-Marrakech et Kénitra-Fès. L’ONCF prévoit aussi de se doter de 50 nouvelles rames qui permettront la mise en place de 5 lignes RER entre Casa, Zenata, Mohammedia et Bouskoura.
Cela étant, il serait difficile pour le coréen de se frayer un chemin au Maroc, oppose Challenge. «La France a des avantages comparatifs sur le dossier de la LGV. Il serait compliqué de changer de technologie», explique l’économiste Ahmed Azirar, cité par l’hebdomadaire. Ce qui manquera à Hyundai, c’est «un cadre clair de transfert de technologie», le Maroc ambitionnant d’installer sa propre industrie ferroviaire.
L’un des acteurs clés de ce dossier reste Alstom, le bras armé de la France dans l’industrie ferroviaire. Cela permettra une «continuité technique», précise Challenge, citant Michel Vialatte, consultant en politique publique.
L’autre acteur est l’espagnol Talgo. Sur ce point, il faut rappeler que lors du forum économique Maroc-Espagne, un mémorandum d’entente dans le domaine des infrastructures, entre le Ministère des Transports, des Mobilités et des Programmes Urbains du Royaume d’Espagne et le Ministère de l’Équipement et de l’Eau du Royaume du Maroc, avait annoncé les couleurs. Talgo peut aussi se targuer d’une grande expérience dans le développement interurbain.
Le choix ne sera pas que technique ou financier, «il se fera à la lumière des enjeux diplomatiques et géostratégiques. La France, l’Espagne et aujourd’hui la Corée, sur quelle base ces acteurs seront-ils départagés?», s’interroge l’hebdomadaire