L’Espagne va soumettre ses importations de gaz à un certificat d’origine

La ministre espagnole de la Transition écologique, Teresa Ribera, et son homologue algérien, Mohamed Arkab, le 27 octobre 2021, à Alger.

La ministre espagnole de la Transition écologique, Teresa Ribera, et son homologue algérien, Mohamed Arkab, le 27 octobre 2021, à Alger. . DR

Le gouvernement espagnol a demandé au gestionnaire du réseau gazier Enagas de mettre en place un système de garanties d'origine. Une manière de rassurer le régime d’Alger quant au fait que le gaz qui sera injecté dans le GME à destination du Maroc ne proviendra pas de la Sonatrach.

Le 06/05/2022 à 17h13

«Le gouvernement espagnol a demandé à Enagas de mettre en place un système de garanties d'origine afin de garantir que le GNL acheté par le Maroc puisse être injecté dans le réseau gazier espagnol puis exporté vers le Maroc via le GME», rapporte le site spécialisé El Periodico de la Energia, citant des sources auprès du gestionnaire du réseau gazier espagnol.

Dans un communiqué diffusé le mercredi 27 avril dernier, le ministre algérien de l’Energie, Mohamed Arkab, a menacé de couper les livraisons de gaz aux clients espagnols si ces derniers décident de reverser ce gaz dans le Gazoduc Maghreb-Europe (GME) à destination du Maroc.

L’Algérie, qui voit d’un mauvais œil la nouvelle dynamique de rapprochement entre Rabat et Madrid, use de tous les moyens pour saborder le nouveau partenariat énergétique maroco-espagnol qui, dans sa composante gazière, devrait se traduire par une inversion des flux du GME. Le deal consiste à autoriser le Maroc à utiliser l’infrastructure espagnole (unité de regazéification) pour transformer le Gaz naturel liquéfié (GNL) acheté sur le marché international, avant de l’acheminer vers le Maroc via le GME en flux inversé.

La ministre marocaine de la Transition énergétique, Leila Benali, et son homologue espagnole, Teresa Ribera, n’ont cessé ces dernières semaines de rappeler que «pas une seule molécule de gaz algérien ne sera injectée dans le tronçon hispano-marocain du GME».

«Afin d'offrir cette transparence et d'assurer l'origine et la destination du GNL que le Maroc importe sur les marchés internationaux, le gouvernement espagnol a ordonné à Enagas de travailler le plus rapidement possible sur un système de garanties d'origine. Les responsables d’Enagas travaillent depuis plusieurs jours sur la nouvelle procédure», souligne El Periodico de la Energia.

Par Wadie El Mouden
Le 06/05/2022 à 17h13