Les mauvaises notes du CMC

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Le Centre marocain de conjoncture tire la sonnette d'alarme quant aux échanges extérieurs, l'emploi et le pouvoir d'achat.

Le 26/09/2013 à 09h20

Dans sa dernière note, le Centre marocain de conjoncture (CMC) souligne qu'il "a élaboré, à travers une analyse d'un ensemble d'agrégats de l'économie nationale, une appréciation qualitative de quelques composantes, selon une échelle décroissante de trois valeurs A, B et C". Objectif : offrir un éclairage aux décideurs.

Qu'en est-il de la croissance ? Le CMC accorde la note "B" tout en soulignant qu'elle "est plus que jamais tributaire d'une demande intérieure animée par des augmentations de salaires, les programmes de l'habitat social et les dépenses d'infrastructures". Pour le think-thank économique, "le modèle de croissance, qui est basé sur l'impulsion de la demande interne, fait largement appel aux importations, actionnant de ce fait le mécanisme d'un multiplicateur qui va transférer une grande partie des effets emplois et revenus vers l'étranger".

Mauvaise note pour les réformes structurantes : le CMC attribue un "C". Force est de constater que le gouvernement Bankirane n'a pas brillé dans ce domaine. Le centre tire la sonnette d'alarme quant aux échanges extérieurs (C). Et de noter que le déficit a augmenté de 10,2% en 2012 pour atteindre -200 milliards de DH (MMDH) contre 183 MMDH en 2011.

Le marché de l'emploi souffre de dysfonctionnements

Mauvaise note aussi pour l'emploi (C). Pour le CMC, "le marché du travail est "un régulateur en mal d'adaptation" qui souffre de nombreux dysfonctionnements dont les plus notables sont dus aux grandes asymétries d'une part entre secteur protégé et secteur informel et entre secteur public et secteur privé d'autre part. Le pouvoir d'achat n'échappe pas non plus au décryptage du CMC (C). Selon le Centre, "il subit les répercussions négatives de "l'état des disparités des revenus et les inégalités qui caractérisent la distribution des fruits de la croissance".

Et l'industrie ? Le CMC attribue la note "C". Le Centre estime que la stratégie du secteur "semble s'inscrire dans la continuité", en qualifiant de "faible" le concours du secteur secondaire, avec 12% de la population active et pour moins de 12% au PIB, une part jugée, selon lui, "quasi immuable depuis des dizaines d'années". Quant au tourisme, il décroche une bonne note (B). Toujours est-il que le CMC attire l'attention sur le fait que le secteur fait face à "une volatilité en manque de sérénité" sur fond de contraction de l'offre touristique des marchés émetteurs en crise.

Par Abir Al Maghribi
Le 26/09/2013 à 09h20