Cette hausse du prix des tomates, qui intervient à la veille du mois du ramadan, s’explique notamment par la hausse des coûts de production, explique, interrogé par Le360, Khalid Saidi, président de l’Association marocaine des producteurs et producteurs exportateurs de fruits et légumes (APEFEL), à l’issue de la rencontre des agriculteurs du Souss.
«La hausse du coût de la production qui dure depuis quelques années déjà a été accentué cette année par répercussions de la crise sanitaire qui ont engendré une hausse des prix des intrants, du transport et des engrais en plus des conditions climatiques difficile qui ont poussé plusieurs agriculteurs à abandonner la culture de la tomate au profit d’autres productions plus rentables», a indiqué cet interlocuteur, qui a précisé que ces facteurs réunis ont causé une baisse de l’offre sur le marché.
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Alors que les vendeurs expliquent cette hausse des prix de la tomate par la hausse des exportations, Abdelfattah Baala, agriculteur et membre de l’APEFEL réfute cette version, et soutient que le marché de l’export ne pourrait être la seule cause de ce phénomène «exceptionnel» assurant que le volume des exportations de la tomate n’a pas dépassé 11.000 tonnes depuis le début de l’année, contre 44.000 tonnes au cours de la même période l’année dernière, caractérisée par une stabilité des prix sur le marché national.
«Nous observons depuis plus de cinq ans un phénomène de reconversion des producteurs de tomates rondes vers des productions de plus rentables. Nous avons déjà alerté le ministère de l’Agriculture quant au risque de la baisse des superficies des tomates rondes cultivées», regrette toutefois Abdelfattah Baala.
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La rareté des ressources hydriques, la hausse continue des températures ont également favorisé une baisse de la production et donc la hausse des prix, explique ce producteur, qui indique que le gouvernement ne s'est pas concerté avec les professionnels du secteur avant de décider, depuis quelques jours, de réduire les exportations de tomates marocaines vers des pays d'Afrique, afin de réguler le prix des tomates sur le marché national.
Les professionnels de la filière appellent donc le ministère de l'Agriculture à adopter une approche participative afin de résoudre les différentes problématiques dont souffrent les agriculteurs au Maroc, qui risquent d’accentuer la baisse de la production de tomates rondes au cours des prochaines années.