La cochenille du cactus, ce dangereux ravageur qui se déplace facilement d’une zone à une autre grâce aux vents et aux moyens de transport, continue de sévir. C’est ce qui ressort d’une analyse dédiée publiée par le quotidien L’Economiste dans son édition du mercredi 19 juin.
Dernièrement, le ministre en charge du département de l’Agriculture, Mohammed Sadiki, a reconnu que l’épidémie de la cochenille, qui continue de menacer le Maroc, avait dévasté plus de 15.000 hectares de cultures de cactus au cours des dernières années. Cet insecte représente toujours un danger imminent pour le secteur du cactus, une culture emblématique et vitale pour l’économie agricole marocaine.
Les chiffres sont alarmant. La cochenille a décimé plus de 39 millions de mètres linéaires de cactus entre juillet 2016 et décembre 2023, selon les estimations du département de l’Agriculture repris par le quotidien.
«Des dizaines de milliers de cactus, très infestés, ont été arrachés et brûlés avant d’être enterrés. D’autres mesures ont été prises, par la suite, pour renforcer ce premier dispositif, notamment, l’interdiction du transport des figues de barbarie, fruits du cactus. Des contrôles routiers ont, ainsi, été installés sur tous les axes venant des zones infestées», note L’Economiste. Ces efforts visent à sauvegarder la santé des cultures de cactus et à protéger les moyens de subsistance des agriculteurs.
Le département a également procédé au traitement, sur plus de 234 millions de mètres linéaires, de cactus touchés par l’infestation. Ainsi, près de 82.000 litres de pesticides ont été distribués aux agriculteurs, supervisés attentivement par les services de protection des végétaux de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA). Ces actions ont pour but de contrôler la propagation de la cochenille et de minimiser les dommages causés aux cultures.
«Mais, malgré tous ces efforts, l’épidémie a continué. D’ailleurs, le ministre de l’Agriculture n’a pas manqué de souligner à maintes occasions que plusieurs facteurs contribuant à la prolifération de la cochenille, notamment ses caractéristiques biologiques qui lui confèrent un taux de reproduction exceptionnellement élevé», lit-on. Le redoutable ravageur a démontré une grande capacité d’adaptation à de nouveaux environnements favorables, où la présence limitée de prédateurs naturels a facilité sa dissémination rapide.